Technologies de l'information: la Banque Nationale peine à pourvoir 400 postes

Publié le 01/12/2017 à 16:18

Technologies de l'information: la Banque Nationale peine à pourvoir 400 postes

Publié le 01/12/2017 à 16:18

Par La Presse Canadienne

Louis Vachon. (Photo: Jérôme Lavallée)

En plein virage technologique, à l'instar de plusieurs de ses concurrentes, la Banque Nationale (Tor., NA) peine à combler près de 400 postes spécialisés dans le secteur des technologies de l'information.

Après avoir mis l'accent sur le contrôle de ses dépenses en 2017, ce qui s'est traduit par une importante restructuration, la sixième banque en importance au pays prévoit continuer à bonifier l'offre numérique pour ses clients au cours des 12 prochains mois.

«Par exemple, nous voulons qu'une hypothèque puisse se réaliser de bout en bout sur internet et l'on cible 2018 pour cela», a expliqué vendredi son président et chef de la direction, Louis Vachon, au cours d'un entretien téléphonique visant à commenter les résultats annuels de la banque, qui a vu ses profits franchir la barre des 2 milliards $ pour la première fois de son histoire. 

Mais pour mener à bien ces projets, la Banque Nationale est toujours à la recherche de personnel, et la main-d'oeuvre se faire rare du côté des ingénieurs informatiques et d'autres travailleurs spécialisés dans les technologies de l'information.

M. Vachon n'a pas caché que le recrutement s'avérait plus ardu qu'anticipé.

«Actuellement, le risque est gérable, mais il n'est pas à zéro, a-t-il expliqué lorsque questionné sur la possibilité que certains projets prennent du retard. Pour le moment, ce n'est pas un problème.»

Dans le contexte actuel de pénurie, le grand patron de la Banque Nationale ne s'est toutefois pas immiscé dans le débat entourant les crédits d'impôts gouvernementaux accordés à des entreprises, dont des géants étrangers.

Au cours des derniers mois, certains dirigeants du Québec inc. ont critiqué cette mesure qui profite à de nombreuses entreprises du secteur des jeux vidéo.

«Notre responsable de la technologie (Dominique Fagnoule) recruté il y a quatre ans vient de Belgique, a dit M. Vachon à propos de la stratégie de son entreprise. Nous embauchons en Belgique ainsi qu'en France et nous allons devoir continuer de le faire.»

Dans le cadre de son offensive numérique, au cours du dernier exercice, la Banque Nationale a notamment déployé plus de 900 nouveaux guichets automatiques en plus de proposer une application mobile à ses clients commerciaux. 

Le nombre d'utilisateurs actifs sur les plateformes numériques a bondi d'environ 40% pendant la dernière année financière, selon la banque.

Si la Banque Nationale a les yeux tournés sur la numérisation et l'automatisation, cela n'est toutefois pas synonyme d'une autre restructuration et de licenciements, assure son président et chef de la direction.

«Pendant les 12 à 24 prochains mois, avec le roulement de personnel ainsi que les départs à la retraite, on ne s'attend pas à des changements importants en ce qui a trait au nombre d'emplois», a dit M. Vachon. 

À l'automne 2016, la Banque Nationale avait fait part de son intention de supprimer 900 postes en 12 mois pour pouvoir investir davantage dans son offre numérique. Elle compte dorénavant 21 635 employés, tandis que la taille de certaines succursales a été réduite. 

Des attentes dépassées

Au quatrième trimestre terminé le 31 octobre, l'institution a dépassé les attentes en générant un bénéfice net de 525 millions $, ou 1,39$ par action, en hausse d'environ 71% par rapport à il y a un an.

De leur côté, les revenus ont totalisé 1,70 milliard $, comparativement à 1,57 milliard $ au quatrième trimestre de 2016. 

Abstraction faite des éléments non récurrents, l'institution a engrangé un bénéfice ajusté de 531 millions $, ou 1,40$ par action, ce qui constitue une hausse de 14,7%. 

Cette performance trimestrielle a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 1,38$. 

Des analystes financiers se sont montrés surpris de constater que les pertes sur créances avaient bondi de 19%, à 70 millions $, ce qui est en partie attribuable à Credigy - la filiale américaine de la Banque Nationale.

«Les résultats du quatrième trimestre ont dépassé nos attentes, mais la situation chez Credigy constitue un élément légèrement négatif», a souligné l'analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.

Dans le cadre d'un partenariat avec l'entreprise de technologie financière Lending Club - qui n'a pas été renouvelé - la Banque Nationale a acheté pour 1,3 milliard $ US en prêts personnels plus risqués.

M. Vachon a minimisé la situation, rappelant qu'il n'était pas surprenant qu'il y ait des pertes, en raison du niveau de risque associé à ces prêts. 

«Oui, il y en a eu, mais tout cela a été plus que contrebalancé par le taux d'intérêt obtenu, a nuancé le grand patron de l'institution financière. La transaction a été profitable pour nous.»

Pour l'exercice, la Banque Nationale a engrangé un bénéfice net de 2,02 milliards $, ou 5,38$ par action, par rapport à 1,25 milliard $, ou 3,29$ par action, en 2016. Ses revenus ont progressé de 13%, à 6,6 milliards $.

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