Reprise économique lente et inégale au Québec, dit Desjardins

Publié le 03/09/2020 à 14:27

Reprise économique lente et inégale au Québec, dit Desjardins

Publié le 03/09/2020 à 14:27

Par La Presse Canadienne
Le président et chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier

Le président et chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier (Photo: La Presse Canadienne)

Avec une reprise économique qui s’annonce longue et inégale en raison de la crise sanitaire, le Mouvement Desjardins a décidé de prolonger certains allègements actuellement en place en plus de déployer de nouvelles mesures d’aide, notamment pour épauler les entreprises qui luttent pour leur survie.

Le groupe coopératif financier en a fait l’annonce, jeudi, parallèlement à la publication d’une nouvelle étude signalant qu’il faudra attendre jusqu’au milieu de 2022 pour que l’ensemble des régions de la province retrouvent le niveau d’activité économique d’avant la pandémie — un scénario qui pourrait être chamboulé par une deuxième vague d’infections à la COVID−19.

«Ce n’est pas parce que l’on revient de vacances que tout est derrière nous, a lancé le président et chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier, au cours d’une entrevue téléphonique. La reprise va être très inégale d’une région à l’autre et parmi les différents secteurs de l’économie.»

La coopérative établie à Lévis a notamment annoncé qu’elle offrira aux compagnies «les plus durement touchées et dont la survie à court terme est menacée» des tarifs de financement garanti pendant deux ans à des taux qui étaient proposés avant la crise sanitaire. 

Par exemple, lorsque viendra le temps de renouveler une marge de crédit, les secousses provoquées par la pandémie ne feront pas nécessairement grimper le taux d’intérêt demandé. Desjardins évaluera les demandes au cas par cas.

«Nous ne voulons pas pénaliser l’entreprise à cause de cela», a souligné M. Cormier, en ajoutant que la mesure avait été mise en place après une consultation menée auprès de 4000 compagnies qui font affaire avec le groupe coopératif. 

«À cause de la pandémie, peut−être que les ratios auront changé, que la rentabilité de la compagnie ne sera plus la même et que la qualité des actifs sera différente.»

Desjardins a également décidé de maintenir au moins pour l’automne ses mesures d’allègement permettant à ses membres et clients de pouvoir reporter des paiements sur des produits comme les hypothèques en plus d’obtenir un taux d’intérêt réduit sur les cartes de crédit. 

À l’heure actuelle, la coopérative a accepté 308 000 demandes de report. Puisque certains programmes gouvernementaux de soutien viennent bientôt à échéance, il semble difficile de savoir quand on pourra décréter la fin des reports.

«Ce qu’on constate, c’est qu’il y a encore des secteurs et des régions sous pression, a dit M. Cormier. Et aujourd’hui je pense que personne ne peut prévoir quel sera le portrait en janvier, février, mars.»

Desjardins table sur une contraction de 5,7% du produit intérieur brut nominal — ajusté à l’inflation — pour l’année en cours avec un rebond de 7,6% en 2021. Même si la reprise est entamée, elle est inégale puisque des secteurs, comme l’hébergement, la restauration, le commerce de détail, l’aéronautique et le divertissement, sont touchés davantage.

Les régions du Bas−Saint−Laurent, le Saguenay—Lac−Saint−Jean et la Gaspésie–Îles−de−la−Madeleine mettront également plus de temps à se relever, «car plusieurs de leurs industries motrices continueront d’éprouver des difficultés», signale−t−on dans l’étude. C’est également le cas du côté des Laurentides, où est concentrée l’industrie aérospatiale, durement touchée par la paralysie de l’aviation commerciale.

«Les prévisions pourraient être revues à la baisse si une importante deuxième vague devait survenir, souligne le document préparé par l’économiste Chantal Routier. Ceci représente le risque le plus important à l’heure actuelle au scénario de prévisions. La crise sanitaire et économique affecte toujours de nombreux pays et l’incertitude perdure.»

Desjardins a également annoncé jeudi un partenariat avec l’École de technologie supérieure dans le cadre duquel la coopérative versera 2 millions $ au cours des cinq prochaines années afin d’appuyer la recherche sur l’économie circulaire et une enveloppe de 1,8 million $ pour remettre 1100 bourses d’études visant à stimuler la persévérance scolaire.

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