Les têtes tombent à la Caisse d'Épargne

Publié le 20/10/2008 à 00:00

Les têtes tombent à la Caisse d'Épargne

Publié le 20/10/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Le conseil a annoncé à l'issue d'une réunion de plusieurs heures avoir "accepté la démission de messieurs Charles Milhaud, président du directoire, Nicolas Mérindol, directeur général, et Julien Carmona, membre du directoire en charge des finances".

"Messieurs Bernard Comolet, président du directoire de la Caisse d'Epargne Ile-de-France, et Alain Lemaire, président du directoire de la Caisse d'Epargne Provence-Alpes-Corse, ont été nommés à l'unanimité membres du directoire (...) M. Comolet assurera la présidence du directoire, M. Lemaire étant nommé directeur général (...) Guy Cotret et Alain Lacroix restent au directoire, avec les mêmes attributions qu'auparavant", a-t-il été précisé dans un communiqué.

Charles Milhaud a déclaré qu'il ne réclamait pas d'indemnités et a dit accepter "l'entière responsabilité" de la perte, "conséquence à la fois de l'exceptionnelle volatilité des marchés dans cette période, et de la violation des instructions que le directoire et moi-même avions données".

"J'ai, en conséquence, démissionné de mon mandat de président du directoire, étant soucieux avant tout, dans des circonstances aussi graves, de donner l'exemple d'un comportement irréprochable", a-t-il écrit dans un communiqué. "Ceux qui me connaissent savent aussi que je ne suis pas un homme d'argent. Je ne demande aucune indemnité", a-t-il insisté.

Le président Nicolas Sarkozy avait estimé vendredi que les pertes étaient suffisantes pour que "les responsables sachent en tirer les conséquences". Très en "colère", Christine Lagarde avait dit le même jour vouloir "prendre toutes les mesures pour prévenir une affaire de ce genre".

La ministre de l'Economie a notamment souhaité vendredi que "la Commission bancaire aille vérifier que tous les systèmes de surveillance sont bien en place" et que "personne n'est en train de s'endormir au volant".

Dimanche, avant la réunion du Conseil de surveillance de la Caisse d'épargne, Xavier Bertrand a réclamé que "des décisions" soient prises. "Il ne faut pas que ce soit une réunion pour rien", avait estimé le ministre du Travail. "Qui est responsable?", avait-il demandé. "Les Français ont besoin de savoir".

Se disant "profondément choqué" par cette affaire, Luc Chatel a prôné des réformes. "Le système a permis cela. C'est le système qu'il faut changer", a déclaré le porte-parole du gouvernement.

De son côté, Ségolène Royal y a vu la preuve que "les socialistes ont eu raison de ne pas voter" le plan de sauvetage des banques. L'ex-candidate à la présidentielle a regretté qu'il n'y ait pas de "sanction à la clé" pour les responsables.

Dans un entretien au "Journal du dimanche", le président du directoire des Caisses d'épargne Charles Milhaud affirmait que des sanctions ont été prises car "il y a eu violation des règles que nous avions fixées". Une procédure de licenciement a été engagée "à l'encontre du gérant de portefeuille et de son équipe, du responsable du compte propre de la Caisse nationale des Caisses d'épargne (et) du directeur de la gestion financière", avait-il noté. En outre, le directeur financier a été suspendu "en attendant les conclusions de l'enquête diligentée par l'inspection interne". Le président du directoire confiait également se sentir "responsable" des pertes. "Cet incident est grave et me touche profondément".

Vendredi, la Caisse d'Epargne avait reconnu avoir subi la semaine précédente une perte de l'ordre de 600 millions d'euros sur les marchés financiers, précisant que "cet incident a été décelé dans le cadre des procédures habituelles de contrôle".

"Du fait de l'extrême volatilité des marchés et du krach boursier de la semaine du 6 octobre", la banque a avoué dans un communiqué avoir "connu un important incident de marché dans l'activité dérivés actions qui s'est traduit par une perte de l'ordre de 600 millions d'euros".

"Compte tenu de son niveau de fonds propres - plus de 20 milliards d'euros - et de son importante liquidité, cette perte n'affecte pas la solidité financière du groupe et n'a aucune conséquence sur la clientèle", a assuré la Caisse d'Epargne. La Commission bancaire a commencé vendredi à contrôler l'ensemble des activités de marché de la Caisse d'Epargne.

Par ailleurs, le directoire de la CNCE précise dans son communiqué qu'il "conduira les négociations avec le groupe Banque Populaire afin de procéder à la fusion de la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne avec la Banque fédérale des Banques populaires, projet dont la pertinence a été confirmée par le conseil de surveillance"

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