Une quarantaine d’années plus tard, la gestion sans cesse de plus en plus risquée de la Caisse lui a fait perdre des dizaines de milliards de dollars en peu de temps. Le scandale éclabousse jusqu’au gouvernement Charest.
Voici un retour sur l’évolution de la Caisse à travers les années, histoire de mieux comprendre comment elle en est rendue là :
1965 – Création de la Caisse de dépôt et placement du Québec, dont le siège social est établi à Québec.
1966 – Premier placement de la Caisse, avec un achat de 500 000 dollars d’obligations de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement. Arrivée comme déposant du Fonds du Régime des rentes du Québec.
1967 – La Caisse fait son entrée sur le marché boursier, avec l’achat de 3 000 actions d’Alcan et de 193 000 actions de la Banque Nationale du Canada. Elle enregistre un rendement annuel négatif de 1,2%. Elle gère alors un actif de 383 millions de dollars.
1969 – La Caisse enregistre un rendement annuel négatif de 4,4%. Elle gère alors un actif de 866 millions de dollars.
1970 – Arrivée comme déposant du Régime supplémentaire de rentes pour les employés de l’industrie de la construction du Québec.
1973 – Arrivées comme déposants du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, du Régime de retraite du personnel d’encadrement et du Fonds de la santé et de la sécurité du travail.
1974 – La Caisse gère le plus grand portefeuille d’actions canadiennes au pays. Elle enregistre un rendement annuel négatif de 5,6%. Elle gère alors un actif de 3,2 milliards de dollars.
1978 – Arrivée comme déposant du Fonds d’assurance automobile du Québec.
1980 – La Caisse accorde une importance accrue aux investissements en actions et dans le domaine de l’immobilier. Sa première acquisition est l’immeuble à bureaux Place Delta, à Sainte-Foy.
1981 – La Caisse enregistre un rendement annuel négatif de 1,9%. Elle gère alors un actif de 11,5 milliards de dollars.
1984 – Premier placement privé à l’étranger dans la compagnie financière Martin Maurel, en France.
1994 – La Caisse enregistre un rendement annuel négatif de 2,1%. Elle gère alors un actif de 46,5 milliards de dollars. Arrivée comme déposant du Fonds d’amortissement des régimes de retraite.
1996 – La Caisse occupe le premier rang des propriétaires immobiliers au Québec, et le deuxième au Canada.
1997 – De nouvelles lois autorisent la Caisse à investir 70% de son portefeuille en actions, la limite étant jusqu’alors de 40%.
2001 – La Caisse enregistre un rendement annuel négatif de 5%. Elle gère alors un actif de 131,6 milliards de dollars.
2002 – La Caisse enregistre un rendement annuel négatif de 9,5%. Elle gère alors un actif de 129,7 milliards de dollars.
2005 – Quatre années après le 11-septembre-2001, la Caisse investit dans Hochtief Airport Capital, spécialiste allemand de la gestion aéroportuaire, et dans BAA, alors premier exploitant mondial d’aéroports.
2007 – La Caisse gère un actif de 257,7 milliards de dollars. Un tiers est placé en bourse, un autre tiers dans le secteur Revenu fixe et devises, et un autre tiers dans l’immobilier et des placements privés.
2008 – En avril, le total des bonis versés aux salariés de la Caisse pour l’année écoulée atteint un record de 40,7 millions de dollars. En mai, Henri-Paul Rousseau quitte ses fonctions à la tête de la Caisse pour rejoindre Power Corporation et la Financière Power. Richard Guay, président et chef de la direction, de la Caisse, soutient en octobre que «l’objectif de rendement à long terme est d’environ 7%».
2009 – Démission en janvier de Richard Guay, victime de surmenage, après avoir été mis au repos par son médecin depuis le 12 novembre 2008.
DOSSIER SPÉCIAL CAISSE DE DÉPÔT
