Le vol de données chez Desjardins n'a pas ébranlé la stratégie de la Nationale

Publié le 28/08/2019 à 16:55

Le vol de données chez Desjardins n'a pas ébranlé la stratégie de la Nationale

Publié le 28/08/2019 à 16:55

Par La Presse Canadienne
L'immeuble de la Nationale à Montréal

(Photo: Roméo Mocafico)

L’important vol de données ayant récemment touché 2,9 millions de membres du Mouvement Desjardins n’a pas entraîné une remise en question de la stratégie de la Banque Nationale en matière de cybersécurité.

Son président et chef de la direction, Louis Vachon, s’est montré satisfait, mercredi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre, des mesures actuellement en place au sein de la sixième banque en importance au pays.

« Chaque fois que ce genre d’événement survient, localement ou ailleurs, nous effectuons toujours une réflexion sur les leçons que nous pouvons en tirer, a-t-il dit, en réponse à la question d’un analyste. Nous agissons rapidement sur ce front et je pense que nous sommes satisfaits du niveau de sécurité en place entourant cet incident. »

Desjardins a été plongé dans la tourmente depuis qu’un employé, qui a depuis été congédié, a dérobé les données de 2,7 millions de particuliers et 173 000 entreprises, 41 % de la clientèle du groupe financier coopératif.

Après avoir offert à ses membres touchés un service de surveillance assuré par la firme Equifax, Desjardins a décidé d’élargir les mesures de protection à l’ensemble de ses membres de façon permanente.

Si la Nationale dit avoir réalisé des progrès en ce qui a trait à l’acquisition de nouveaux clients, l’institution n’a pas attribué cela au vol de données ayant frappé la coopérative.

« Nous avons déployé de nombreuses initiatives depuis le début de l’exercice pour (atteindre cet objectif) et les initiatives ont été mises en œuvre avant cet événement (concernant Desjardins), a dit la première vice-présidente à la direction, Lucie Blanchet. Nous avons constaté un élan, mais on ne peut l’attribuer aux événements récents. »

Au-delà des attentes

Au troisième trimestre, la Nationale a vu son profit net grimper de sept pour cent alors que les résultats ont été positifs dans l’ensemble de ses segments.

Pour la période de trois mois terminée le 31 juillet, la banque a engrangé un bénéfice net de 608 millions $, ou 1,66 $ par action, par rapport à 569 millions $, ou 1,52 $ par action, il y a un an. Les revenus ont progressé de neuf pour cent, à 1,95 milliard $.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté s’est établi à 606 millions $, ou 1,66 $ par action, en progression de 6,5 % sur un an. Les analystes tablaient sur un profit ajusté par action de 1,59 $, selon la firme Refinitiv.

Les services aux particuliers et entreprises ont généré un bénéfice de 277 millions $, en hausse de 10,8 %, notamment grâce à la vigueur de l’économie du Québec, le principal marché de la Nationale, où la croissance est supérieure depuis le début de l’année par rapport à la moyenne nationale.

« Le produit intérieur brut (PIB) du Québec a été en hausse (0,5 %) pour un huitième mois consécutif (en mai), ce qui constitue la meilleure performance en 22 ans », a souligné M. Vachon.

Selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le PIB réel, ajusté à l’inflation, affichait une croissance de 2,8 % après les cinq premiers mois de l’année, ce qui est deux fois plus élevé que la moyenne canadienne.

Du côté de la gestion de patrimoine, les bénéfices ont grimpé de 6 millions $, à 126 millions $, tandis que le résultat a été de 182 millions $ du côté des marchés financiers, en hausse de deux pour cent. Le secteur du financement spécialisé aux États-Unis et la division internationale ont engrangé des bénéfices de 69 millions $, en progression de 28 %.

Robert Sedran, de CIBC Marchés mondiaux, a estimé, dans une note envoyée par courriel, que le troisième trimestre de la Nationale avait été solide à tous les égards.

« De bons résultats qui ont dépassé nos prévisions supérieures au consensus et ayant permis d’atténuer une partie de la pression à la baisse que nous avons constatée en ce qui a trait à nos attentes sur les banques ce trimestre », a écrit l’analyste.

Les dotations aux pertes sur crédit ont grimpé de 13 %, s’établissant à 83 millions $.

À la Bourse de Toronto, le titre de la banque se négociait à 61,25 $, mercredi après-midi, en hausse de 80 cents.

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