Le rendement de la Caisse a été nul au cours des six premiers mois de l’année. Photo : LesAffaires.c
La Caisse de dépôt et placement devra se surpasser si elle veut éviter que les Québécois ne paient le prix fort pour ses mauvais rendements de l’an dernier.
Le Régime de rentes du Québec (RRQ) estime, selon ses «tests de sensiblité», qu’elle devra profiter d’un rendement courant de 15 % par année de 2009 à 2013 «pour éliminer l’effet négatif des pertes de 2008», écrit-elle dans une récente mise à jour de l’analyse actuarielle du 31 décembre 2008. C’est mal parti pour 2009, puisque le rendement de la Caisse a été nul au cours des six premiers mois de l’année.
La Caisse de dépôt est le gestionnaire exclusif des fonds du RRQ, la caisse de retraite publique des Québécois. Le RRQ a obtenu un rendement de -26,4% sur ses fonds en 2008.
Déjà sous pression en raison du vieillissement de la population, les finances du Régime ont été affaiblies par ces pertes. Au 31 décembre 2008, la réserve atteignait 26 milliards de dollars, 6 milliards de moins que deux ans plus tôt.
En fait, les coffres seront vides dès 2037 si aucune modification n’est apportée au Régime. La précédente analyse actuarielle fixait cette échéance en 2051. Québec a tenu une commission parlementaire sur l’avenir du Régime en août et septembre.
Dans son document de consultation publié l’année dernière – avant que ne soient connus les résultats catastrophiques de 2008–, la Régie des rentes suggérait une augmentation progressive du taux de cotisation de 9,9% du maximum des gains assurables, pour le porter à 10,4% d’ici 2015. Les cotisations au RRQ sont versées à parts égales par les employeurs et les employés.
Le taux de cotisation d’équilibre – celui qui permettrait de stabiliser à long terme le rapport entre la réserve et les sorties de fonds du RRQ – s’établit maintenant à 10,95%, 0,41 point de plus que le taux de 10,54% calculé lors de l’analyse actuarielle de 2006.
Même si la Caisse de dépôt réussit à afficher un rendement de 15% par année, une hausse des cotisations paraît donc inéluctable, à moins que Québec ne sabre dans les prestations aux rentiers.
La Régie doit remettre un rapport au ministre d’ici la fin de l’année.
