«Je voulais prouver que j'étais sérieux à propos de la finance»

Publié le 09/01/2018 à 14:15

«Je voulais prouver que j'étais sérieux à propos de la finance»

Publié le 09/01/2018 à 14:15

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Frederick Chenel a la finance dans le sang.

Son père, qui a eu une longue carrière à la Banque Royale (RBC) dans divers services, lui a fait connaître le milieu financier alors qu'il était très jeune.

«J'ai toujours su que je voulais aller en finance, c'est la maison qui a fait cela», avoue le vice-président principal, membre de l'équipe des marchés institutionnels, responsable des relations avec les consultants chez Fiera Capital et président de CFA Montréal. «Ayant vu mon père travailler comme homme d'affaires, je m'enlignais pour ça.»

C'est pour cette raison que, sans se poser davantage de questions, Frederick Chenel a opté pour un baccalauréat en commerce, avec une concentration en finance et une autre en systèmes d'information, à l'Université McGill, de 2001 à 2004.

«Je me suis dit qu'une petite base [en informatique] allait m'aider dans l'avenir», explique Frederick Chenel. «C'était moins le côté programmation que la modélisation qui m'intéressait. Je reconnaissais déjà l'importance que l'informatique prendrait dans le milieu financier.»

À sa sortie de l'université, il commence comme consultant en placement pour la firme Brockhouse Cooper, où il agit comme intermédiaire entre les firmes de gestion de portefeuille et les clients.

«Je ne savais pas trop ce qu'était ce poste avant de postuler. J'ai fait un peu de recherche et trouvé [la profession] intéressante», dit-il. Il occupera ces fonctions pendant sept ans.

À l'époque, Frederick Chenel rencontrait près de 150 gestionnaires de portefeuille annuellement, préparait des analyses des stratégies de placement et les évaluait pour que les clients puissent faire des choix éclairés sur le type de gestion de leurs actifs.

En parallèle, Frederick Chenel obtient son titre de CFA. Les trois examens obligatoires à l'obtention du titre nécessitent de 250 à 300 heures d'étude chacun.

«Je voulais prouver que j'étais sérieux à propos de la finance», raconte-t-il. «Que j'étais quelqu'un qui était prêt à étudier, à sacrifier, à vraiment y concentrer mon attention.»

64 milliards d'actif sous gestion

En 2010, Frederick Chenel se joint à Fiera Capital, la troisième société de gestion indépendante en importance au Canada, afin de prendre en charge l'équipe de soutien au développement des affaires, qui était composée de deux personnes, dont lui.

«À ce moment, Fiera était une firme de 20 G$ d'actif sous gestion et de 15 stratégies de placement», se souvient-il. «Maintenant, c'est une firme de 123 G$ et 50 stratégies.»

Aujourd'hui, comme membre de l'équipe des marchés institutionnels et responsable des relations avec les consultants, il mène une équipe de huit personnes, soit six à Montréal et deux à Toronto.

L'équipe des marchés institutionnels est la plus importante chez Fiera en ce qui a trait à l'actif sous gestion (ASG) et aux revenus. En date du 30 septembre 2017, le secteur institutionnel représentait 52 % de l'ensemble de l'ASG, soit 64,4 G$ sur les 123 G$ que gère la société. En cinq ans, ce secteur a plus que doublé. Rappelons que son ASG s'élevait à 30,6 G$ en septembre 2012.

Par rapport à l'ensemble des honoraires de gestion, la proportion des revenus reliés au segment des marchés institutionnels est passée de 55,6 % à 47 % en cinq ans, et ils se chiffrent maintenant à 47,3 G$. Les honoraires provenant de la gestion privée ont explosé durant cette période et ceux des marchés institutionnels se sont maintenus.

Fiera compte environ 550 clients institutionnels. La taille moyenne de l'ASG qu'ils lui confient est de 20 M$. Parmi les clients de ce secteur, on compte des fondations ayant moins de 5 M$, mais également des investisseurs institutionnels qui remettent plus de 1 G$ à ses soins.

Rôle de médiateur

«Nous avons des instruments pour tous nos investisseurs», dit-il. «C'est la démocratisation des stratégies. Si [par exemple] l'infrastructure, c'est bon pour la Caisse de dépôt et placement, ce l'est aussi pour une fondation de 5 M$.»

Le travail de l'équipe de Frederick Chenel est primordial pour le développement des affaires de la firme dans ce secteur. Elle fournit des analyses poussées sur les différentes stratégies de portefeuille de Fiera, les processus et les rendements caractéristiques des portefeuilles.

Ainsi, Frederick Chenel travaille à la fois avec des gestionnaires de portefeuille de Fiera, des consultants externes et des clients potentiels - comme des régimes de retraite et des fondations.

«La première chose qu'on veut, c'est de vulgariser le plus possible les approches», explique-t-il.

Cette habileté à jouer le rôle d'intermédiaire ou de médiateur est une des forces du vice-président principal. Son patron, Martin Dufresne, vice-président exécutif et chef des marchés institutionnels, le remarque.

«C'est un des gars les plus travaillants que j'aie vus de toute ma vie, dit-il. Il est capable d'abattre une quantité impressionnante de travail.»

Ce «travailleur acharné» peut accomplir plusieurs tâches à la fois tout en gérant des projets importants pour la société de placement, rappelle Martin Dufresne.

À seulement 36 ans, Frederick Chenel est en tête du peloton, selon son patron : «Il est, pour son âge, assurément en avance sur le plan des réalisations. Il est très mature et a d'excellentes aptitudes.»

 

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