Il faut s'adapter à la croissance, dit une responsable de la Banque du Canada

Publié le 14/09/2016 à 16:24

Il faut s'adapter à la croissance, dit une responsable de la Banque du Canada

Publié le 14/09/2016 à 16:24

Par La Presse Canadienne

La première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Wilkins. (Photo: Bloomberg)

Les investisseurs et les responsables du système financier doivent s'adapter à la réalité d'une croissance économique plus lente et aux plus faibles taux d'intérêt qui y sont associés, a affirmé mercredi la première sous-gouverneure de la Banque du Canada.

Dans un discours prononcé mercredi devant l'Official Monetary and Financial Institutions Forum à Londres, au Royaume-Uni, Carolyn Wilkins a estimé qu'il fallait modifier les stratégies d'investissement et les pratiques de gestion du risque pour tenir compte des plus faibles taux de rendement. 

«Les ménages (...) pourraient devoir épargner davantage pendant leur vie active ou se préparer en fonction d'un revenu de retraite moins élevé», a affirmé Mme Wilkins dans le texte de son discours. 

«Nous devons également reconnaître qu'on ne peut plus compter dans la même mesure qu'auparavant sur la croissance pour éponger les dettes. Plus nous nous y emploierons rapidement, plus sûr sera le système financier.»

Selon Mme Wilkins, les pays doivent aussi continuer de prendre des mesures pour améliorer la croissance à long terme. 

«Les autorités doivent continuer à renforcer le système financier international et à se prémunir contre les problèmes émergents», a-t-elle précisé. 

Selon Mme Wilkins, les économistes estiment que le taux d'intérêt nécessaire pour équilibrer l'épargne et les investissements lorsque l'économie fonctionne à son plein potentiel a reculé à 1,25%, par rapport à 3,0% au début des années 2000. 

Même si le taux d'intérêt directeur de la Banque du Canada se situe actuellement à 0,5%, son effet stimulant pour l'économie est moindre qu'il ne l'aurait été il y a dix ans, alors que le taux d'intérêt «neutre» était plus élevé, a-t-elle expliqué.

«Parallèlement, étant donné le vieillissement constant de la population, le taux neutre pourrait reculer davantage, à moins que la croissance de la productivité se raffermisse ou que l'épargne mondiale chute», a affirmé Mme Wilkins.

«Et plus la faiblesse de l'investissement persistera, plus ce risque gagnera en importance.»

La Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé la semaine dernière, en évoquant notamment la décevante performance du secteur de l'exportation plus tôt cette année. La banque centrale a aussi indiqué que les risques pour l'inflation «se sont orientés quelque peu à la baisse», même si celle-ci restait «largement conforme» à ses attentes.

L'économie canadienne s'est contractée au rythme annuel de 1,6% au cours du deuxième trimestre, a indiqué le mois dernier Statistique Canada. Ce résultat était pire que celui annoncé par la banque centrale - une contraction de 1% - dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet.

Le troisième trimestre devrait être le théâtre d'une reprise de la croissance, notamment grâce à la reprise de l'activité du secteur des sables bitumineux. Celui-ci a vu sa production être temporairement suspendue en raison des incendies de forêt qui ont ravagé, en mai, une partie de la ville albertaine de Fort McMurray et les régions avoisinantes.

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