Fraude UBS: des coïncidences troublantes avec l'affaire Kerviel

Publié le 16/09/2011 à 11:13, mis à jour le 16/09/2011 à 11:18

Fraude UBS: des coïncidences troublantes avec l'affaire Kerviel

Publié le 16/09/2011 à 11:13, mis à jour le 16/09/2011 à 11:18

Par AFP

La fraude qui pourrait coûter deux milliards de dollars à UBS présente plusieurs coïncidences avec l'affaire Kerviel qui avait éclaboussé la Société Générale en janvier 2008, même si dans l'immédiat aucune information n'a été donnée par la banque suisse sur ce dossier.

- Jérôme Kerviel et Kweku Adoboli, le trader soupçonné dans la fraude UBS, travaillaient sur le même type de produits financiers, les ETF.

Ces trois lettres désignent les "Exchange traded funds" aussi surnommés "trackers".

L'ETF est un produit financier calqué sur l'évolution en baisse ou en hausse d'un indice boursier ou sectoriel. Si le CAC 40 s'adjuge 2% en une séance, le même gain sera appliqué à son ETF.

Le SPDR S&P 500, le premier ETF à avoir été lancé, en 1993, suit l'évolution de l'indice élargi des 500 principales entreprises côtées à New York.

Depuis, des milliers d'ETF ont été lancés. Leur essor est tel que le montant des encours d'ETF en Europe atteint environ 300 milliards d'euros, selon le courtier Aurel BGC.

Ce succès s'explique en grande partie par la simplicité de ce produit, qui permet aux investisseurs de gérer facilement leur portefeuille, un jour en s'exposant plus aux actions japonaises ou un autre en réduisant leur présence en obligations américaines, par exemple.

"Il est beaucoup plus simple, rapide, efficace et intéressant financièrement pour un trader d'acheter l'ETF couvrant le secteur bancaire plutôt que les actions de 20 grandes banques. C'est très pratique", explique Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

D'autant que les ETF, comme les actions, cotent en continu sur le marché parisien de 09H00 à 17H30, de la même manière que sur les autres grandes places financières.

Mais à force de croître à un rythme soutenu, les ETF préoccupent les régulateurs. Le Conseil de stabilité financière (FSB), chargé par le G20 de détecter les risques d'instabilité dans la finance, a récemment mis en garde contre l'opacité et la complexité croissantes de certains nouveaux types d'ETF.

- les deux traders travaillaient sur la même table de marché: le Delta One Le Delta One, présent dans la plupart des grands établissements bancaires ayant des activités de marchés, traite des produits financiers, dits dérivés, dont le prix varie dans les mêmes proportions que l'actif sur lesquels ils sont adossés. Ils permettent aussi de se couvrir contre un risque lié par exemple au taux de change, au prix du pétrole ou à la chute du marché actions.

"Si j'achète un contrat à terme, qui parie sur l'évolution du CAC 40, et que juste après je vends les 40 actions des sociétés composant l'indice du CAC 40, en théorie les prix sont les mêmes. Mais en pratique, il y a toujours de petites imperfections et le trader joue sur ces écarts pour gagner de l'argent", explique Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC.

C'est une activité en général pour les traders débutants, car ils interviennent sur des opérations relativement simples où les risques sont faibles.

Le Delta One a déjà été pointé du doigt dans l'affaire Kerviel par la Commission bancaire, l'organisme de tutelles des banques.

Les inspecteurs ont constaté que "les opérateurs du desk Delta One bénéficiaient de très larges droits de création, modification et suppression d'opérations dans l'application informatique", selon son rapport.

"Il est vrai que comme ces traders travaillent sur des produits relativement simples, certaines banques ont préféré concentrer leurs efforts de contrôle sur des tables de marché où se négocient des produits plus complexes", explique Frédéric Boulier, expert sur la fraude financière chez Nice Actimize.

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