Fin du flash trading au Nasdaq

Publié le 01/09/2009 à 08:03, mis à jour le 30/09/2010 à 11:20

Fin du flash trading au Nasdaq

Publié le 01/09/2009 à 08:03, mis à jour le 30/09/2010 à 11:20

Par Olivier Schmouker

La Sec envisage le bannissement total du «flash trading». Photo : Bloomberg.

C'est aujourd'hui que le Nasdaq OMX et le Bats Exchange mettent fin au «flash trading», une technique qui suscite la controverse depuis plusieurs semaines.

Entre les profits et la réputation, les directions des deux opérateurs boursiers américains Nasdaq et Bats (le troisième opérateur aux Etats-Unis, avec une part de marché de 10%) ont choisi le deuxième. C’est que l’été a été mouvementé à Wall Street en raison de la polémique entourant le «flash trading», que ses détracteurs accusent ni plus ni moins de fausser les fondements-mêmes du marché boursier.

La polémique est allée si loin que Mary Schapiro, la présidente de la Securities and Exchange Commission (Sec), a envisagé, un temps, l’interdiction pure et simple du «flash trading» sur toutes les places boursières américaines. La pression a été telle que le Nasdaq OMX et le Bats – les deux principaux concernés par ce phénomène – ont fini par céder.

Un avantage démesuré sur les autres

Qu’est-ce que le «flash trading»? C’est un service accordé à un nombre restreint de courtiers (essentiellement les grandes banques d’affaires et les hedge-funds), moyennant des frais très élevés, qui leur permet de jeter un coup d’œil sur une fraction des ordres avant que ceux-ci ne soient dirigés vers les plateformes électroniques. Du coup, ces courtiers privilégiés peuvent décider de tirer profit de ces informations, en passant un ordre à très haute vitesse grâce à des logiciels surpuissants capables d’analyser toutes ces informations plus vite qu’un clin d’œil.

Pour prendre une image, c’est comme si à une table de poker, un seul des joueurs avait le droit exclusif de regarder quelques-unes des cartes des autres. Plus d’un joueur trouverait cet avantage démesuré, au point de fausser la partie toujours au profit du même.

Paul Krugman, prix Nobel d’Économie, s’est récemment indigné de la montée en puissance de ces méthodes de spéculation basées sur la technologie. «C’est une sorte de taxe pour les investisseurs qui n’ont pas accès à ces ordinateurs super-rapides. La Bourse est censée allouer le capital aux utilisations les plus productives, comme aider les entreprises qui ont de bonnes idées. Mais il est difficile d’imaginer comment les courtiers qui donnent leurs ordres un trentième de seconde plus vite que les autres contribuent à l’amélioration de cette fonction sociale», a-t-il écrit dans une chronique parue dans le New York Times.

Un impact difficile à anticiper

Que risque-t-il de se passer maintenant que cette pratique est interdite sur deux marchés boursiers? Les dirigeants du Nasdaq OMX et de Bats ont demandé, en chœur, que les autres soient astreints à la même règle. Leur crainte est de voir fuir ailleurs une partie des investissements qui étaient fait chez ceux-ci jusqu’à présent.

D’autres spécialistes craignent que les désavantages boursiers, au lieu de diminuer, s’accroissent. De fait, les investisseurs pourraient choisir de s’intéresser davantage à des plateformes opaques, dites «dark pools». Ces dernières permettent de passer des ordres secrets (l’identité des intervenants est dissimulée) en-dehors des marchés, dans l’optique de faire des opérations qui n’influenceront pas le prix des grands paquets d’actions échangés. (À noter que le Nasdaq et Bats sont dotés de «dark pools»…).

Quant à ceux qui défendent le «flash trading», à savoir essentiellement des hedge-funds et des opérateurs boursiers, ils pensent que l’on va enregistrer une baisse des liquidités investies et des volumes d’échanges, voire un ralentissement de la fixation du meilleur prix.

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