É-U: carton rouge à cinq grandes banques

Publié le 13/04/2016 à 13:33, mis à jour le 13/04/2016 à 13:36

É-U: carton rouge à cinq grandes banques

Publié le 13/04/2016 à 13:33, mis à jour le 13/04/2016 à 13:36

Par AFP

(Photo: 123rf.com)

Les régulateurs américains ont retoqué mercredi les plans de simulations de faillite de cinq grandes banques américaines, remettant sur la table la question du démantèlement éventuel des grandes institutions financières du pays tout juste remises de la crise de 2008. 

La banque centrale (Fed) et l'instance fédérale chargée de garantir les dépôts bancaires (FDIC, la Federal Deposit Insurance Corporation) ont rejeté les scénarios soumis par JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Bank of New York Mellon et State Street pour des «manquements». 

«L'incapacité à corriger ces manquements pourrait soumettre ces firmes à des exigences plus strictes en termes de capital, de levier et de liquidités», avertissent la Fed et la FDIC.

Ces cinq grandes banques, qui font partie des huit plus importants établissements financiers dont la banqueroute menacerait le secteur financier américain («Too big to fail»), ont jusqu'au 1er octobre pour corriger le tir.

Les deux grandes banques d'affaires du pays, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ont été priées, elles, de revoir leur copie d'ici juillet, en raison d'«insuffisances».

Les avis des régulateurs les concernant divergent: La FDIC est critique sur Goldman Sachs dont elle juge le plan «pas crédible», alors que la Fed s'en prend à Morgan Stanley.

Citigroup a passé pour sa part haut la main ce test, un grand soulagement pour la banque qui a promis dans la foulée de continuer à assainir son bilan. 

Wall Street divisée 

Les plans de simulation de faillite ou «living wills» renvoient à la façon dont une banque ferait face à sa banqueroute sans recevoir de fonds publics et portent sur différents éléments - à quel moment déposer le bilan? Y a-t-il suffisamment de liquidités? etc-.

Ils sont une des pièces maîtresses de la réforme financière Dodd-Frank dont le but est d'éviter une panique semblable à celle ayant suivi le dépôt de bilan de Lehman Brothers en 2008. Les «living wills» sont distincts des «stress tests», dont les résultats sont attendus d'ici fin juin et qui portent, eux, sur la capacité d'une grosse banque à résister à une crise majeure. 

Tom Hoenig, vice-président de la FDIC, a souligné que les plans de simulation de faillite des banques ont montré que ces institutions n'ont toujours pas les reins assez solides pour s'en sortir seules en cas de crise grave notamment dans un scénario où il y aurait une faillite simultanée de plusieurs d'entre elles. 

«L'objectif d'en finir avec le 'too big to fail' et de protéger le contribuable américain en mettant fin aux plans de sauvetage reste d'actualité», avance M. Hoenig coutumier de critiques acerbes envers les banques.

Le «Too big to fail» renvoie à la qualification attribuée aux institutions financières jugées trop importantes pour qu’on les laisse faire faillite.

Wells Fargo, qui fournit un prêt sur cinq aux États-Unis, a promis de se conformer dans les délais, tandis que JPMorgan souhaite avoir plus de détails des régulateurs même si «nous sommes déterminés à répondre à leurs attentes», a déclaré Marianne Lake, sa directrice financière.

«Nous pensons qu'il est dans l'intérêt de tous d'en finir avec le débat sur le 'too big to fail'», a insisté Mme Lake. 

Le démantèlement des grandes banques américaines s'est invité dans la campagne électorale pour la Maison Blanche et est au centre des débats entre les candidats démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders. Ce dernier veut séparer les banques de dépôts, des banques d'affaires comme c'était le cas avant 1999. 

Le débat agite la banque centrale américaine: Neel Kashkari, qui a géré le fonds de sauvetage des banques mis en place en 2008 et est aujourd'hui président de la Fed de Minneapolis, répète que les grandes banques «continuent de poser un risque à l'économie».

Wall Street est pour sa part divisée, certains analystes demandant aux banques universelles comme JPMorgan et Citigroup de scinder leurs activités. 

D'autres, à l'instar de Richard Bové chez Rafferty Capital Markets, estiment que le démantèlement affaiblirait les banques américaines face à leurs rivales chinoises et européennes. 

Pour M. Bové, les «living wills» sont «un mauvais concept qui demande aux banques américaines de dire aux Américains quelles seraient leurs faiblesses. En d'autres mots c'est fait pour ébranler la confiance envers le système bancaire».

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