Pour la Banque Laurentienne, qui a résisté à la crise de 2008 grâce à un profil de risque conservateur, le temps était venu de se lancer. Pour cette banque québécoise, l’opportunité de l’année est le resserrement du crédit qui a vu plusieurs grandes banques étrangères fermer le robinet du crédit aux clients.
«Nous obtenons désormais des appels ou des sollicitations pour des projets que nous n’aurions pas financé dans le passé, car les conditions n’étaient pas suffisamment intéressantes», affirme Réjean Robitaille.
Les conditions de négociation lui étant plus favorables, la Banque Laurentienne s’y aventure. Pas avant d’avoir procédé à une analyse plus approfondie qu’à l’accoutumée et en s’assurant que le projet cadre avec le profil de risque que la banque que la banque s’est engagée de respecter.
Et pour être en mesure de prêter davantage, la Banque Laurentienne est allée à la recherche de dépôts. La cuvée 2008 des REER a été particulièrement féconde, grâce à des produits de placements à faible taux d’intérêts mais à capital garanti qui répondaient aux besoins de sécurité des clients.
Le tout se solde par une forte croissance de «plusieurs milliards de dollars» des prêts et des dépôts en 2009. Réjean Robitaille se refuse toutefois à chiffrer cette croissance et son impact sur les résultats, la Banque Laurentienne étant soumise au silence dans l’attente de la publication des résultats trimestriels.
Et si le président de la Banque Laurentienne reste prudent, c’est que la crise financière apportera son lot de pertes sur prêts, contre lesquels «aucune banque n’est immunisée», prévient-il.