Une augmentation de capital de six milliards d'euros a été décidée. Les autorités et les actionnaires belges indiquent dans un communiqué qu'ils vont investir trois milliards d'euros dans la banque, tandis que le gouvernement français et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) vont débourser trois autres milliards.
L'état luxembourgeois souscrira, lui, à l'émission d'obligations convertibles à hauteur de 376 millions d'euros. Axel Miller et Pierre Richard, respectivement PDG et président de Dexia, ont présenté leur démission après avoir "tiré les conclusions de la crise financière actuelle et de son impact sur le groupe", annonce Dexia dans un communiqué. Les deux hommes resteront en poste jusqu'à ce que soient nommés leurs successeurs.
En Belgique, la répartition des efforts financiers se fera ainsi: un milliard viendra du budget fédéral, un autre milliard des budgets de trois régions et le dernier milliard proviendra des actionnaires (Gemeentelijke Holding NV, Arcofin CV et Ethias).
En France, l'Etat déboursera un milliard tandis que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) injectera deux milliards. La CDC possède déjà 10% du capital de Dexia. A l'issue de cette opération, l'Etat français et la CDC détiendront à eux deux au moins 25% du capital de Dexia, ce qui constitue une minorité de blocage en droit belge.
Paris a décidé de participer à cette recapitalisation pour "garantir la continuité du financement des collectivités locales françaises, dont Dexia Crédit Local est le principal prêteur", justifie l'Elysée dans un communiqué publié mardi. Cette décision va aussi "contribuer à la sécurité et à la stabilité des systèmes financiers français et européen".
En contrepartie, "les parties s'engagent à présenter les mesures nécessaires pour améliorer en profondeur la gouvernance du groupe, en particulier ses organes de gestion", assure le communiqué.
Pour évoquer la situation de Dexia, le président français Nicolas Sarkozy avait réuni ce mardi à 5h du matin à l'Elysée le Premier ministre François Fillon, la ministre de l'Economie Christine Lagarde, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer et le directeur général du Trésor Xavier Musca.
Les marchés ont salué le plan de sauvetage et le titre Dexia était en hausse de 11% mardi matin à la Bourse de Paris, à 8,03 euros.
Dexia n'est pas la seule banque européenne à être sauvée de la sorte. Dimanche, les trois gouvernements du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), ont investi 11,2 milliards d'euros pour empêcher le géant belgo-néerlandais de la banque et de l'assurance Fortis d'être emporté par la crise financière. Les autorités allemandes ont apporté lundi eur soutien à la banque Hypo Real Estate, tandis que Londres a nationalisé Bradford & Bingley, autre établissement spécialisé dans le crédit immobilier.