Au secours de Fannie et Freddie

Publié le 08/09/2008 à 00:00

Au secours de Fannie et Freddie

Publié le 08/09/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Cette opération destinée à sauver le marché immobilier de l'éventuel krach de ces deux groupes devrait coûter des milliards de dollars aux contribuables, mais le secrétaire d'Etat au Trésor Henry Paulson a souligné que les conséquences financières d'une faillite seraient bien plus graves.

Les dirigeants des deux sociétés, Daniel Mudd et Richard Syron, ont été limogés: Herb Allison, ancien vice-président de Merrill Lynch, dirigera désormais Fannie Mae, et David Moffett, ancien vice-président de US Bancorp, se chargeant lui de Freddie Mac.

Selon M. Paulson, il fallait agir car "Fannie Mae et Freddie Mac sont tellement énormes et tellement imbriqués dans notre système financier qu'une faillite de l'un d'entre eux causerait un gigantesque chambardement dans nos marchés financiers, ici chez nous et sur toute la planète".

Freddie Mac et Fannie Mae garantissent ensemble quelque 5.000 milliards de dollars (3.504 milliards d'euros) de prêts immobiliers, soit plus de la moitié des prêts résidentiels américains.

Ayant pris sur leurs épaules le poids de la crise des "subprimes" alors que d'autres sociétés de crédit s'effondraient les unes après les autres, Fannie Mae et Freddie Mac ont perdu à elles deux 3,1 milliards de dollars entre avril et juin, plus de la moitié des pertes provenant du non-remboursement par les débiteurs de prêts hypothécaires à risque.

"Une faillite affecterait la possibilité pour les Américains d'obtenir un prêt immobilier, un crédit auto ou autres crédits à la consommation et financements d'entreprises", a-t-il ajouté.
Les deux sociétés ont donc été placées sous tutelle conservatoire gouvernementale, confiée à la Federal Housing Finance Agency, la nouvelle agence créée cet été par le Congrès à cette fin.

Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le principal régulateur des deux organismes, James Lockhart, avaient rencontré vendredi les dirigeants des deux sociétés, les informant officiellement du projet de prise de contrôle des deux entités.

La nouvelle, d'abord donnée par le site Web du "Wall Street Journal", est parue après la fermeture des marchés. Elle fait suite à un rapport de l'Association des banquiers du crédit hypothécaire qui estimait qu'à la fin juin, plus de 4 millions de propriétaires ayant contracté une hypothèque sur leur bien immobilier, soit 9% du total, étaient en retard dans leurs paiements ou incapables de rembourser.

Selon un communiqué dimanche de la Fed et d'autres instances de régulation fédérales, ces derniers se disent "prêts à travailler" avec le "nombre limité d'institutions plus petites" ayant des parts importantes dans Fannie et Freddie, pour mettre au point des plans de sauvegarde de leur capital.

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