Analyse : des gains plus difficiles pour les banques

Publié le 24/08/2009 à 00:00

Analyse : des gains plus difficiles pour les banques

Publié le 24/08/2009 à 00:00

Par François Rochon

Kevin Choquette, analyste chez Scotia Capitaux, prévoit un rebond de seulement 9 % des bénéfices des six grandes banques en 2010, après une baisse prévue de 7 % de leurs bénéfices en 2009.

Les titres des banques valent 11,2 fois les bénéfices prévus pour 2010, comparativement au ratio de 6 fois, atteint en février 2009. Toutefois, ce ratio reflète des bénéfices encore déprimés par la crise, note-t-il.

Ce ratio est inférieur à celui auquel s'échange l'indice torontois S&P/TSX (14,9 fois les bénéfices des entreprises de l'indice prévus dans 12 mois) et celui des fournisseurs d'électricité (14,5 fois), une autre industrie prisée pour ses dividendes.

Hausse des bénéfices au deuxième trimestre 2010

M. Choquette s'attend à ce que la prochaine poussée des banques provienne d'une hausse simultanée des multiples d'évaluation des titres et de leurs bénéfices, au moment de la reprise économique prévue pour 2010 et 2011. L'analyste croit même possible que les banques recommencent à majorer leur dividende plus tôt que les investisseurs ne le prévoient, afin de faire valoir leur solidité financière à la suite de la crise du crédit.

Leur rendement de dividende moyen de 4,3 % est encore attrayant par rapport à l'intérêt de 3,46 % que procurent les obligations canadiennes de 10 ans.

Mario Mendonca, analyste chez Genuity Capital, partage son avis. " Si, à court terme, le potentiel de gain des banques est limité, le retour à des bénéfices plus normaux d'ici 2012 offre le potentiel de rendements annuels totaux de 20 %, y compris les dividendes ", écrit-il.

M. Mendonca prévoit que les bénéfices des banques recommenceront à croître à partir du deuxième trimestre de 2010.

Ian de Verteuil, analyste chez BMO Marchés des capitaux, vient aussi d'augmenter d'une fourchette 2 à 17 % ses prévisions de bénéfice des six grandes banques en 2009 et de 1 à 5 % ceux de 2010.

La récession nord-américaine s'avère moins grave qu'il ne l'avait appréhendé, raison pour laquelle il diminue de 5 %, à 14,7 milliards, ses prévisions de pertes sur prêts pour 2010.

Les cours cibles de Robert Sedran, analyste à la Financière Banque Nationale, laisse entrevoir une appréciation moyenne d'encore 13 % pour les banques d'ici un an. Or, ces cours cibles reposent sur un multiple de 11,5 les bénéfices prévus par l'analyste... en 2011.

Un troisième trimestre déjà classé ?

Même si les investisseurs ont déjà les yeux tournés vers 2010 et 2011, les résultats du troisième trimestre des banques pourraient tout de même faire des vagues s'ils surprennent le marché.

La Banque de Montréal ouvrira le bal le 25 août et la Canadian Western Bank terminera la saison le 3 septembre.

En moyenne, les analystes prévoient une baisse de 10 à 16 % des bénéfices des banques au troisième trimestre.

L'effet de la hausse de la Bourse et des obligations de sociétés sur leurs activités dans les marchés des capitaux sera insuffisant pour contrer la hausse marquée des pertes et des réserves pour les prêts irrécouvrables.

M. de Verteuil prévoit que les pertes sur prêts doubleront, à 2,8 milliards de dollars, pour les six grandes banques, comme elles le font chaque fois que le chômage et les faillites augmentent. Ce montant est supérieur à la somme des pertes essuyées en 2004 et 2005, précise-t-il.

Les analystes ont à l'oeil les réserves que certaines banques pourraient comptabiliser pour leurs pertes sur prêts dans le domaine immobilier commercial, qui représentent en moyenne 5 % du portefeuille de prêts des banques canadiennes.

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