Pfizer et Allergan en discussion sur une méga-fusion

Publié le 29/10/2015 à 17:16

Pfizer et Allergan en discussion sur une méga-fusion

Publié le 29/10/2015 à 17:16

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les géants pharmaceutiques Pfizer et Allergan ont confirmé jeudi avoir engagé des discussions en vue d'une méga-fusion dans la pharmacie américaine, qui pourrait aboutir au plus grand rachat d'entreprise de l'année sur le globe. 

La demande en mariage a été formulée par l'américain Pfizer, le fabricant du Viagra, qui cherche à s'agrandir pour faire face à l'érosion de ses ventes et fait des yeux doux à son compatriote Allergan et à son blockbuster, le médicament antirides Botox. 

«Pfizer confirme qu'il a engagé une discussion préliminaire et amicale avec Allergan au sujet d'une possible transaction», a assuré le groupe dans un communiqué, après que les transactions ont été éventées par le Wall Street Journal mercredi soir. 

Quelques heures plus tôt, Allergan avait lui aussi confirmé avoir été «approché» par Pfizer, ajoutant mener «des discussions préliminaires sur une base amicale concernant une éventuelle fusion de leurs activités». 

Dans leurs communiqués, les deux groupes prennent toutefois soin de préciser qu'il n'y a «aucune certitude» que ces discussions aboutissent et qu'un accord soit trouvé sur les termes du rachat.

Le coût de l'opération pourrait, de fait, constituer un obstacle de taille. Pour le moment, aucun montant ne circule mais Pfizer devra sans doute débourser davantage que les quelque 113 milliards de dollars de capitalisation boursière d'Allergan pour convaincre ses actionnaires.

«Pfizer ne commentera pas les spéculations concernant les conditions d'une possible transaction», a fait savoir le groupe, tenant de couper court aux rumeurs.

Une chose est sûre: cette fusion, si elle se concrétisait, serait la plus importante de l'année et détrônerait sans mal l'alliance entre les deux principaux géants de la bière, SABMiller et AB InBev, scellée pour environ 104 milliards de dollars. 

L'annonce des discussions faisait bondir l'action Allergan à Wall Street, qui gagnait 6,54% à près de 306 dollars vers 15H00 GMT, tandis que Pfizer baissait pour sa part de 1,12% à 34,34 dollars.

Exil fiscal

La transaction présenterait de nombreux avantages pour Pfizer, en permettant d'étoffer son arsenal de médicaments sous brevets et de contrer l'impact de l'expiration de certains brevets et de la concurrence des génériques qui pèse sur son activité.

Au troisième trimestre, le groupe a ainsi vu son bénéfice chuter de 20% à 2,13 milliards, même s'il a dépassé les attentes.

Selon le Wall Street Journal, la transaction ouvrirait également la voie à une opération envisagée de longue date au sein de Pfizer: la scission du groupe en deux entités, l'une consacrée à la vente de médicaments sous brevets et l'autre dédiée aux traitements dont les brevets ont expiré.

Cette transaction aurait une autre vertu, moins avouable: il permettrait à Pfizer de se relocaliser en Irlande où Allergan a son siège et où l'impôt sur les bénéfices (12,5%) est quasiment trois fois plus faible qu'aux États-Unis (35% au seul échelon fédéral).

En mai 2014, Pfizer avait déjà tenté de s'implanter fiscalement hors des États-Unis en rachetant son concurrent AstraZeneca, basé en Grande-Bretagne. Mais son offre de 117 milliards de dollars avait été rejetée.

Quelques mois plus tard, les autorités américaines avaient annoncé un plan pour freiner ces opérations dites d'«inversion fiscale» qui permettent à des multinationales de fuir l'impôt sur les sociétés aux États-Unis, le plus élevé dans le monde industrialisé, à la faveur de rachat d'entreprises.

La fusion Allergan-Pfizer pourrait d'ailleurs relancer le débat sur le terrain politique où les candidats à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche tirent à boulets rouge sur la fiscalité des entreprises américaines.

En dépit de son échec avec AstraZeneca, Pfizer, dont la capitalisation boursière avoisine les 218 milliards de dollars, a continué à racheter des entreprises, mettant ainsi la main sur le laboratoire américain Hospira pour 17 milliards de dollars, dans un secteur en pleine consolidation.

Sa cible actuelle, Allergan, avait d'ailleurs elle-même été rachetée par l'américain Actavis en novembre 2014 pour 66 milliards de dollars.

Allergan a par ailleurs souligné que, quel que soit le résultat de ses discussions avec Pfizer, il reste engagé à vendre ses activités dans les médicaments génériques au groupe israélien Teva et table toujours sur la finalisation de cette opération au 1er trimestre 2016.

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