60 secondes avec: Michel Clair, de Groupe Santé Sedna


Édition du 19 Avril 2014

60 secondes avec: Michel Clair, de Groupe Santé Sedna


Édition du 19 Avril 2014

Par Suzanne Dansereau

Michel Clair - Pdg, Groupe Santé Sedna
Le Groupe Santé Sedna est un leader dans le domaine de l'hébergement et des soins de longue durée au Québec. Michel Clair a occupé plusieurs postes de ministre au sein des gouvernements de René Lévesque et de Pierre Marc Johnson, du Parti québécois, de 1976 à 1985. Il a également présidé en 2000-2001 la Commission sur le financement des services de santé (commission Clair).

Quelle devrait-être la priorité du gouvernement Couillard en matière de santé ?

Je lui en propose deux. D'abord, la mise en oeuvre d'un rapport d'experts qui s'intitule «Pour que l'argent suive le patient», fruit d'une initiative lancée par l'ancien gouvernement libéral et poursuivie par les péquistes. Ce rapport propose de modifier la façon dont le gouvernement finance les établissements de santé. Au lieu de leur donner une enveloppe globale, basée sur l'historique de l'établissement, on les paierait en fonction des soins qu'ils dispensent aux patients. De cette façon, l'argent suivrait le patient, ce qui n'est pas le cas maintenant. Le Québec et les autres provinces comptent d'ailleurs parmi les derniers endroits du monde où l'argent ne suit pas le patient. Ensuite, l'élaboration d'une politique-cadre de partenariat avec le secteur privé - sans but lucratif ou à but lucratif - pour baliser une contribution accrue de sa part relativement à la prestation des services de santé. Je ne parle pas ici de financement privé de la santé, mais de soins livrés par le privé et financés par l'État.

En quoi ces deux priorités sont-elles liées ?

À l'heure actuelle, dans le secteur public, personne ne sait combien coûte un remplacement de hanche ou de genou. Le gouvernement n'a pas besoin de le calculer en vertu du régime actuel. Mais si on fonctionnait avec une budgétisation par épisode de soins, le gouvernement saurait combien cela lui coûte et pourrait ensuite demander au secteur privé d'agir en complémentarité avec le public et sur un pied d'égalité. Les entreprises privées, elles, savent combien leur coûte la livraison d'un service. Une politique-cadre de partenariat avec le privé apporterait un cadre stable et prévisible de remboursement des soins prodigués. C'est le gouvernement qui déciderait lui-même des services qu'il veut ouvrir au privé et à quel rythme.

Qu'est-ce que le privé a à apporter au public ?

Je crois que le privé peut contribuer au sauvetage du système public de la santé. Il y injecterait du capital, de la souplesse de gestion, de la rapidité d'action et de l'innovation pour ce qui est de la façon de dispenser les soins. Le fruit est mûr pour ce changement. Tous les autres pays de l'OCDE sont passés par là, pourquoi pas nous ? Les gens ne veulent pas payer trop cher des services de mauvaise qualité. Ils en ont ras-le-bol des files d'attente à l'urgence ou pour consulter un spécialiste. Le Québec a maintenant un gouvernement majoritaire qui dispose de quatre ans pour accomplir ce que je considère non pas comme une révolution, mais comme une rénovation majeure de notre système de santé.

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42,9 % - Part des dépenses de l'État québécois allouée au domaine de la santé et des services sociaux.
Source: Gouvernement du Québec, 2013

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