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L’Ontario a annoncé lundi son intention de poursuivre en justice les fabricants d’opiacés pour recouvrer les coûts en soins de santé qu’elle a dû engager pour faire face à la crise de santé publique provoquée par ces analgésiques.
La ministre de la Justice de l’Ontario, Caroline Mulroney, a indiqué à la presse que la province se joindrait à la Colombie-Britannique, dont le gouvernement a engagé l’an dernier une action collective en justice contre une quarantaine de fabricants et grossistes d’opiacés.
« La crise des opioïdes a coûté énormément (cher) à la population de l’Ontario, tant en vies humaines qu’en répercussions sur les soins de santé », a déclaré Mme Mulroney.
La procureure générale de l’Ontario a rendu public un projet qui permettrait au gouvernement de la province de poursuivre les fabricants et les grossistes d’opiacés « pour leurs présumés actes répréhensibles afin de recouvrer les coûts passés, présents et futurs des soins de santé en raison d’une blessure ou d’une maladie liée aux opioïdes ».
Plus de 10 000 personnes sont mortes d’overdoses au Canada depuis l’éclatement de la crise des opiacés début 2016, selon les statistiques les plus récentes du gouvernement canadien.
Face à la crise, Ottawa a débloqué près de 400 millions de dollars canadiens (266 millions d’euros) pour venir en aide aux gouvernements provinciaux, qui ont épongé l’essentiel des dépenses en soins de santé.
Par le passé, les victimes d’overdoses étaient surtout des consommateurs de drogue de longue date qui succombaient au puissant fentanyl, une drogue synthétique.
Mais beaucoup de personnes souffrant de maux chroniques ont développé une dépendance pour les antidouleurs prescrits par leur médecin, avant de se tourner vers les drogues illicites.
L’action en justice de la Colombie-Britannique vise notamment la société Purdue Pharma, qui fabrique l’analgésique OxyContin, mis en cause dans des milliers d’overdoses au Canada et aux États-Unis.
« Ces fabricants et grossistes d’opioïdes n’ont pas averti les médecins et le public des dangers des opioïdes et les ont présentés comme étant plus sûrs et moins sujets à créer une dépendance que les autres médicaments alors que ce n’était pas le cas », affirme le recours en justice de la Colombie-Britannique.
La Colombie-Britannique et l’Ontario n’ont pas encore précisé le montant des dommages et intérêts qu’elles comptaient réclamer.