La moutarde qui fait voler des avions


Édition du 27 Août 2015

La moutarde qui fait voler des avions


Édition du 27 Août 2015

Par Benoîte Labrosse

Steve Fabijanski, président d’Agrisoma Biosciences, dans un champ de moutarde en Floride.

L'Association internationale du transport aérien vise à être carboneutre, en 2020, et à avoir réduit de moitié ses émissions de CO2, d'ici 2050. Le biocarburant à base de moutarde d'Abyssinie (Brassica carinata) mis au point par Agrisoma Biosciences, de Gatineau, arrive donc à point.

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«L'industrie mondiale de l'aviation utilise 227 milliards de litres de carburant chaque année, et les appareils peuvent employer jusqu'à 50 % de biocarburant sans qu'on ait à modifier leurs technologies, explique Steve Fabijanski, président et chef de la direction d'Agrisoma. Il s'agit d'une énorme occasion commerciale.»

Contrairement au maïs, au soya ou à son proche cousin, le canola, la moutarde d'Abyssinie est une plante non comestible qui pousse sur des terres arides souvent impropres à la culture. «Il est très important de s'assurer que le biocarburant n'a pas d'impacts négatifs», souligne Denis Leclerc, président et chef de la direction d'Écotech Québec, la grappe provinciale des technologies propres. «Il est crucial de ne pas entrer en concurrence avec quelque chose de vital comme l'alimentation.»

Agrisoma a commencé à développer des souches de Brassica carinata en 2007, et en produit de manière commerciale depuis 2012. «Nous avons un vaste programme de reproduction ; des souches spécifiques sont développées pour chaque région», précise M. Fabijanski. La moutarde pousse actuellement dans l'Ouest canadien, au Dakota du Nord et en Floride. Des tests sont également menés en Europe et en Amérique latine.

«L'un de nos plus grands défis a été d'obtenir les approbations réglementaires de la part des gouvernements, dit-il. Le second a été de sensibiliser les agriculteurs à notre technologie et de travailler en étroite collaboration avec eux.»

L'entreprise s'entend en effet avec des agriculteurs locaux qui font pousser leurs plants sur leurs terres marginales, puis elle leur rachète toute leur production, qui est transformée en huile industrielle et vendue à des producteurs de biocarburants.

Le sous-produit de l'extraction de l'huile - un tourteau à haute teneur en protéines - est également vendu à des éleveurs de bovins. «Ce type d'économie circulaire est de plus en plus recherchée, note Denis Leclerc. Elle est positive d'un point de vue financier - se débarrasser des résidus de production coûte cher -, et elle améliore l'acceptabilité sociale de l'innovation.»

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