Des piluliers aux lunettes, les Uniprix de Trois-Rivières recyclent tout ou presque


Édition du 03 Mai 2014

Des piluliers aux lunettes, les Uniprix de Trois-Rivières recyclent tout ou presque


Édition du 03 Mai 2014

« C’était une initiative personnelle, et elle a eu un effet d’entraînement auprès des jeunes employés, qui sont très sensibilisés à la question », dit Marc Dontigny, d’Uniprix à Trois-Rivières.

La chaîne de pharmacies Uniprix fait partie des pionniers dans son domaine pour ce qui est de la gestion des matières résiduelles. Elle-même a agi sous la pression de filiales précurseurs du mouvement, comme les quatre pharmacies Uniprix Marc Dontigny de Trois-Rivières.

«Tout est pensé pour améliorer la gestion de nos matières résiduelles. Même les tasses de café !» Marc Dontigny s'est mis à faire attention aux résidus de ses quatre pharmacies il y a déjà plusieurs années.

«C'était une initiative personnelle, et elle a eu un effet d'entraînement auprès des jeunes employés, qui sont très sensibilisés à la question. Ils sont arrivés avec des idées, et c'est notamment grâce à eux qu'on a commencé à récupérer les piles usagées», se souvient-il.

60 tonnes de déchets recyclés

Aujourd'hui, sur les 61 000 kilos de matières résiduelles de la succursale du boulevard Thibeau, 59 222 kilos sont recyclés ou revalorisés, soit un taux de 96 %. Ce qui lui a valu - comme aux trois autres succursales - l'attestation de niveau trois du programme Ici on recycle de Recyc-Québec.

«Beaucoup de nos matières résiduelles sont les cartons dans lesquels nous arrivent le papier de toilette ou les rouleaux d'essuie-tout, ainsi que le papier et les pots de plastique qu'on utilise pour les pilules au laboratoire de la pharmacie», explique Marc Dontigny.

Les cartons sont vendus à une entreprise qui les recycle. Les cannettes sont récupérées et données à des maisons de jeunes, notamment. Les piles sont envoyées au centre écologique de Trois-Rivières. Originalité liée à l'activité des pharmacies : les lunettes de vue sont aussi récupérées, pour être réparées et envoyées dans des pays en voie de développement en collaboration avec une association caritative.

Les médicaments aussi

Quant aux médicaments et autres produits pharmaceutiques, ils sont régis par une réglementation à part qui vise une récupération sécuritaire. Ainsi, ils ne sont pas jetés à la poubelle, mais envoyés à une firme spécialisée tous les mois pour «une destruction écologique».

Pour ce qui est du matériel souillé et donc potentiellement dangereux comme les aiguilles (notamment celles des diabétiques qui s'injectent quotidiennement de l'insuline) ou les ampoules cassantes, «en Mauricie, des bacs sont remis aux clients qui les rapportent dans un sac de plastique scellé qu'on amène nous-mêmes au CSSS de Trois-Rivières. C'est lui qui détruit ensuite le tout selon les normes imposées», précise Marc Dontigny.

Pour le reste, le travail est plus classique. Il s'agit essentiellement de trier avant d'envoyer au recyclage. Mais si c'est aujourd'hui une routine, il a fallu mettre en place toute une organisation pour y arriver. L'entreprise a fait appel aux services d'une firme spécialisée, Transfert environnement, pour savoir comment s'y prendre. «On ne voulait pas faire les choses à moitié», affirme le pharmacien propriétaire. Les employés ont tous reçu une formation, également.

Tout cela exige un investissement en temps et en argent, même si les coûts sont marginaux, selon Marc Dontigny. «Le plus coûteux a été l'achat d'une quantité suffisante de bacs et le remodelage de notre environnement de travail pour intégrer le tri, souligne Jean-Marc Tremblay, directeur des opérations pour les quatre succursales. Avant, on pouvait avoir six ou sept poubelles dans le laboratoire. Maintenant, on en a une seule, mais sept ou huit bacs de recyclage.»

Au final, seulement un peu plus de 2 200 kilos de résidus sont éliminés sans être recyclés ou revalorisés. La barre des 100 % est difficile à atteindre. «On ne peut pas tout changer, notamment la façon de produire de nos fournisseurs. On essaie de les sensibiliser, mais on ne peut pas le leur imposer.»

59 222 - Nombre de kilos de matières résiduelles qui sont recyclés ou revalorisés à la succursale Uniprix du boulevard Thibeau, soit un taux de 96 %.

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