Baisse du prix des médicaments : l’industrie des génériques furieuse

Publié le 29/06/2010 à 15:29, mis à jour le 26/08/2010 à 10:50

Baisse du prix des médicaments : l’industrie des génériques furieuse

Publié le 29/06/2010 à 15:29, mis à jour le 26/08/2010 à 10:50

Photo: lesaffaires.com

L’annonce faite par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, le 25 juin, d’une baisse d’environ 22% du prix des médicaments génériques au Québec dans la foulée de la réforme de la santé ontarienne soulève l’ire des fabricants de médicaments génériques, qui se plaignent de ne pas avoir été consultés et qui avertissent que cette mesure aura des conséquences graves.

«La décision unilatérale de Québec de réduire le prix des médicaments génériques est injuste et simpliste et elle affaiblira toute l’industrie. Il est incompréhensible que nous n’ayons pas été consultés!», a lancé Yves Dupré, directeur exécutif pour le Québec de l’Association canadienne du médicament générique, en conférence de presse ce matin à Montréal.

Visionnez l'entrevue accordée par M. Dupré:

Rappelons qu’en vertu de la politique québécoise du médicament, les fabricants s'engagent à offrir au Québec le prix le plus bas au Canada. Une baisse de prix ailleurs au Canada, comme celle qui s’est produite en Ontario, doit donc se traduire par un prix équivalent au Québec.

Or, M. Dupré a nommé quatre conséquences possibles à la dernière baisse de prix décrétée par Québec.

Dans un premier temps, l’industrie pourrait cesser d’assumer des frais de distribution et réclamer à Québec un remboursement, a prévenu M. Dupré. Ces frais totalisent environ 60 M$ par année

Deuxièmement, les allocations professionnelles aux pharmaciens versées par les fabricants de médicaments génériques pourraient être réduites et Québec pourrait devoir en assumer la facture.

Troisièmement, la disponibilité de certains médicaments génériques pourrait être compromise, leur rentabilité pour les fabricants n’étant plus assurée. Il en découlerait que le patient québécois devrait se tourner vers le médicament d’origine plus coûteux.

Quatrièmement, il faut prévoir que le développement de l’industrie des médicaments génériques, qui représente 5000 emplois directs au Québec, soit freiné, a averti M. Dupré.

De façon générale, les producteurs déplorent que le gouvernement n’ait retenu qu’un seul élément de la réforme ontarienne, celui d’une baisse des prix des médicaments. «La réforme ontarienne est complexe et elle nous permet de récupérer ailleurs des sommes perdues dans la baisse des prix», a expliqué M. Dupré.

Québec, au contraire, se contente de réduire le prix des génériques sans offrir de moyens aux producteurs de hausser leurs profits dans d’autres secteurs.

Le 25 juin, le ministre de la Santé a estimé que la réforme ontarienne lui permettrait d’économiser 164 M$ par année. L’Association prétend toutefois qu’en tenant compte des conséquences négatives, les économies pourraient être considérablement réduites.

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