White Birch Paper se protège de ses créanciers

Publié le 24/02/2010 à 17:51

White Birch Paper se protège de ses créanciers

Publié le 24/02/2010 à 17:51

Par La Presse Canadienne

Croulant sous une dette de plus de 650 millions $ US, la société White Birch Paper, qui exploite trois usines au Québec et une aux Etats-Unis, s'est placée sous la protection des tribunaux.

L'entreprise emploie quelque 1100 personnes dans ses installations de Québec (usine Stadacona), Rivière-du-Loup (usine Soucy) et Gatineau (Papier Masson), plus 200 autres à l'usine Bear Island d'Ashland, en Virginie.

Dans des documents déposés devant la Cour américaine des faillites en Virginie, le chef de la direction financière de White Birch, Edward Sherrick, a indiqué que l'entreprise entendait poursuivre ses activités comme d'habitude pendant le processus judiciaire. Les employés continueront donc à recevoir leurs salaires.

"Dans un processus de restructuration, on ne sait jamais s'il y aura des mises à pied ou des fermetures de machines ou d'usines", a toutefois fait remarquer le secrétaire-trésorier du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), Gaétan Ménard, au cours d'un entretien téléphonique.

Celui-ci s'est néanmoins montré optimiste quant aux chances de White Birch de s'en sortir.

"C'est quand même une compagnie qui a de très bonnes installations, a souligné M. Ménard. Les trois usines québécoises étaient rentables. Le problème, c'est que White Birch est fortement endettée, comme la plupart des entreprises forestières."

Depuis septembre, White Birch essaie de s'entendre avec ses créanciers pour restructurer son imposante dette, qui totalise 652 millions $ US. Or, après des mois de discussions et de reports de paiements, les pourparlers ont pris fin plus tôt cette semaine, ce qui a contraint l'entreprise à demander la protection des tribunaux.

En plus des procédures lancées en Virginie, White Birch a déposé en Cour supérieure du Québec, à Montréal, une requête en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Le cabinet comptable Ernst & Young agira à titre de contrôleur au Canada.

Pour expliquer la déroute de l'entreprise, M. Sherrick a invoqué plusieurs facteurs: la crise économique mondiale, la chute de la demande pour le papier journal en raison de la popularité croissante des moyens de diffusion électroniques, l'appréciation du dollar canadien (tous les clients de White Birch sont américains), l'ampleur de la dette à refinancer et l'effet défavorable des faibles taux d'intérêt sur certaines transactions de swap.

Entre le quatrième trimestre de 2008 et le troisième trimestre de 2009, le prix de la tonne de papier journal a plongé de près de 330 $ US, ce qui a fait fondre de 380 millions $ US les revenus annuels de White Birch, a précisé le dirigeant.

En 2009, le chiffre d'affaires de l'entreprise s'est élevé à 667 millions $ US, dont 542 millions $ US découlait des usines québécoises. La société n'étant pas cotée en Bourse, on ne sait pas si elle a été rentable en 2009.

Compressions

Pour faire face à la situation, White Birch a suspendu la production dans ses usines pendant des périodes variant entre 28 jours (Rivière-du-Loup) et 76 jours (Gatineau), l'année dernière. On a également réduit les investissements en immobilisations au "strict minimum", imposé des restrictions sur les dépenses de voyage et suspendu les versements au régime de retraite des employés américains.

"Malheureusement, ces mesures de réduction des coûts ont été insuffisantes pour combattre la gravité croissante de la crise de liquidités du groupe", a relevé Edward Sherrick dans sa déclaration déposée au tribunal.

Pour se restructurer, White Birch envisagera des ventes d'actifs, a mentionné M. Sherrick, sans donner plus de détails.

White Birch Paper se présente comme le deuxième plus important producteur nord-américain de papier journal, derrière AbitibiBowater. Avec une production annuelle de 1,3 million de tonnes métriques en 2009, l'entreprise détenait environ 12 pour cent du marché nord-américain.

Contrôlée par l'homme d'affaires américain Peter Brant, White Birch a déjà compté parmi ses actionnaires les éditeurs Washington Post et Dow Jones, qui ont vendu leurs participations en 1997.

Outre White Birch, les papetières AbitibiBowater, Papiers Fraser et Smurfit-Stone sont également en cours de restructuration judiciaire.

"C'est l'ensemble de l'industrie forestière qui est au bord de la faillite, c'est incroyable", a lancé Gaétan Ménard, en implorant une fois de plus le gouvernement de Stephen Harper de venir en aide au secteur.

 

 

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