Début 2011, le premier ministre Jean Charest et sa collègue des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, prendront la route de la Côte-Nord. C'est là qu'ils annonceront la mise en marche du Plan Nord, un vaste projet de développement échelonné sur 25 ans et touchant des secteurs stratégiques de l'économie québécoise, dont les mines, l'énergie et le transport, dans la partie septentrionale du Québec. Au gouvernement, le Plan Nord est considéré comme étant la clé de l'avenir économique de la province.
Parions que l'annonce gouvernementale coincidera avec le dévoilement d'un projet privé fort attendu dans l'industrie du fer : l'agrandissement de la mine du Mont-Wright appartenant au géant mondial Arcelor Mittal. On parle d'augmenter la production de fer de 16 à 25 millions de tonnes par année.
Si le projet est approuvé par le CA de la multinationale, au Luxembourg, l'entreprise annoncera des investissements frôlant le milliard de dollars et la création de près de 1 000 emplois, d'après des informations fournies par l'entreprise l'an dernier. L'agrandissement de la mine du Mont-Wright a franchi l'étape de préfaisabilité. On planche maintenant sur celle de la faisabilité.
La société, qui agrandira aussi son usine de bouletage de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, envisage plusieurs scénarios à ce sujet, relate Martin Simard, porte-parole. Elle vient de faire une offre de rachat pour la société Baffinland Iron Mines, sur la Terre de Baffin, au nord du Labrador. Cette entreprise est assise sur l'un des plus importants gisements non développés de fer du monde. Si cette transaction se concrétise, ce serait une bonne nouvelle pour les travailleurs des installations portuaires privées d'Arcelor Mittal à Port-Cartier.
Arcelor Mittal ne sera pas la seule à accélérer le développement économique sur la Côte-Nord en 2011. Consolidated Thomson Iron Mines, qui a relancé la mine de fer du lac Bloom en 2010, souhaite doubler sa production en 2011. Une société de Calgary, New Millenium, n'est pas en reste. Elle vient de conclure un partenariat de 300 millions de dollars avec l'Indienne Tata Steel pour la construction d'une mine de minerai de fer à enfournement direct près de Schefferville. La société lancera également une étude de faisabilité pour un autre investissement de 4 milliards de dollars dans la région.
" Tout le monde dans l'industrie du fer veut s'agrandir ", commente M. Simard. On sait pourquoi : d'après une étude publiée la semaine dernière par la firme de prévisions IBIS World, le fer est, de tous les secteurs industriels, celui qui connaîtra en 2011 la plus forte croissance en matière de revenus et d'emplois.
