Cette affaire illustre les frictions entre Pékin, qui espère faire de ces ressources stratégiques un atout pour son développement, et les vieilles puissances industrielles qui comptent sur ces minerais extraits à bas prix en Chine pour nourrir leurs technologies de pointe (électronique, production d'énergie, motorisations hybrides, etc.).
La Chine a fixé des quotas d'exportation de 30 000 tonnes pour 2012, autant qu'en 2011. Mais en 2011, ses exportations de terres rares ont à peine atteint la moitié des quotas.
Le conflit pose aussi des questions environnementales. Les conditions d'extraction de certains de ces minerais sont régulièrement dénoncées par des organisations écologistes comme catastrophiques, entre rejets de déchets toxiques, pollution des nappes phréatiques, gâchis de terres arables et manque de protection pour les ouvriers.
Ailleurs qu'en Chine, l'industrie minière est à la traîne. L'Amérique du Nord, notamment le Canada, est considérée comme un gisement d'avenir, mais le secteur des terres rares y reste très peu développé face aux besoins.
Dans une première affaire, l'OMC a fait pencher la balance en faveur des importateurs. La Chine a été condamnée à l'issue d'une procédure lancée en 2009 par les États-Unis, l'Union européenne et le Mexique. Le jugement en appel date du 30 janvier.
Ce dossier concernait la bauxite, le charbon à coke, la fluorite, le magnésium, le manganèse, le silicium métallurgique, le carbure de silicium, le phosphore jaune et le zinc, autant de minerais où la Chine est en position dominante.
Mais "la Chine n'a fait aucun effort pour lever ses autres restrictions à l'export. Cela ne nous laisse pas le choix", a expliqué le commissaire européen.