Terres rares: le géant japonais JOGMEC tourne le dos à un projet au Québec

Publié le 11/12/2017 à 16:46

Terres rares: le géant japonais JOGMEC tourne le dos à un projet au Québec

Publié le 11/12/2017 à 16:46

Par François Normand

 Sans tambour ni trompette, le géant japonais des ressources naturelles JOGMEC (Japan Oil, Gas and Metals National Corporation) s’est retiré d’un projet d’exploration de terres rares (des métaux précieux présents dans les technologies de pointe) au nord-est de Schefferville.

En 2010, la société québécoise Exploration Midland (MD, 0,90$), notamment spécialisée dans la découverte de mines d’or, avait conclu un partenariat avec JOGMEC pour son projet d’exploration de terres rares Ytterby.

Au début de la décennie, les prix de ces métaux avaient atteint des sommets sur les marchés, comme, du reste, la plupart des métaux.

JOGMEC avait aussi l’option d’acquérir un intérêt de 50% dans le projet en 2012. Ce que la société d’État japonaise a fait.

À l’époque, des médias ont publié plusieurs articles pour souligner l’arrivée du géant nippon dans le secteur des ressources naturelles au Québec.

En septembre 2017, l’ex-ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Pierre Arcand, donnait encore l’exemple de JOGMEC afin d’illustrer le potentiel minéral du Québec, en expliquant que la société a déjà investi dans le Nord québécois.

Or, au printemps 2015, l’entreprise japonaise s’est retirée du projet dans la plus grande discrétion. La direction à Tokyo l’a confirmé au journal Les Affaires dans un échange de courriels, traduit du japonais à l’anglais par l’entremise de sa filiale canadienne située à Vancouver.

«Nous avons travaillé sur ce projet de 2010 à 2015, mais les résultats ne satisfaisaient pas nos attentes. Par conséquent, nous avons décidé de nous retirer du projet au printemps de 2015», écrit Hiroshi Kuwayama, directeur général du bureau canadien de JOGMEC.

Comme la plupart des métaux, les cours des terres rares ont chuté ces dernières années, rendant difficile de justifier d’investir dans un projet d’exploration de terres rares.

JOGMEC avait aussi investi dans un autre projet avec Midland, en l’occurrence de métaux du groupe platine (MGP ou PGM, en anglais). Mais là aussi, la société japonaise s’est retirée du projet en 2016, confirme Hiroshi Kuwayama.

Joint par Les Affaires, le président et chef de la direction de Midland, Gino Roger, a expliqué que le projet Ytterby était sur la glace en raison de la faiblesse des prix. L’entreprise pourrait un jour le réactiver si les cours remontaient de manière substantielle dans les prochaines années.

Entre temps, la société d’exploration se concentre sur ses projets d’exploration aurifère, entre autres à la Baie-James.

La baisse des prix des terres rares affecte aussi d’autres projets d’exploration de terres rares au Québec, dont celui de la société Matamec Explorations (MAT, 0,03$), en l’occurrence Kipawa, en Abitibi-Témiscamingue.

Ce projet est aussi sur la glace actuellement, confirme le président de l’entreprise André Gauthier. Une entreprise japonaise a aussi investi dans ce projet. Il s’agit de Toyota Tsusho, qui détient une redevance de 10% sur le profit net dans ce gisement.

Par contre, cette société ne s’est pas retirée de ce projet.

Malgré son retrait de ses deux projets avec Midland, JOGMEC ne renonce pas pour autant au Québec, insiste Hiroshi Kuwayama.

En fait, tout dépend de la demande en ressources naturelles des industries japonaises. Bref, si les conditions de marché le permettent et si de nouvelles occasions se présentent, JOGMEC pourrait «considérer de futurs investissements au Québec».

 

 

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