SRG Graphite : se propulser grâce à son projet en Guinée

Publié le 21/02/2018 à 06:00

SRG Graphite : se propulser grâce à son projet en Guinée

Publié le 21/02/2018 à 06:00

Par François Normand

Sur notre photo, des employés travaillent à quelque 1 000 kilomètres à l’est de Conakry, la capitale de la Guinée, pour la minière montréalaise ­SRG ­Graphite. [Photo : SRG]

À compter de 2020, la minière montréalaise SRG Graphite (SRG ; 2,20 $) pourrait devenir un acteur important dans le marché mondial du graphite (un composant stratégique pour les batteries des voitures électriques) grâce à son projet Lola, en Guinée, en Afrique de l'Ouest.

SRG détient 100 % de ce projet situé à quelque 1 000 kilomètres à l'est de Conakry, la capitale de ce pays francophone de 13 millions d'habitants. SRG est détenue à 49 % par Sama Ressources, une société montréalaise d'exploration spécialisée dans les projets en Afrique de l'Ouest.

Le projet Lola a une superficie de 3,22 km2, ce qui en fait l'un des gisements de surface les plus importants du monde, selon la société. La réalisation du projet devrait coûter 100 millions de dollars, selon l'étude de préfaisabilité. À terme, la mine produira un minimum de 50 000 tonnes de concentré de graphite par année. Elle pourrait en produire plus, selon la demande, indique l'entreprise.

La minière terminera l'étude de faisabilité en 2018. La suite des choses ira assez vite, affirme le président et chef de la direction, Marc-Antoine Audet. « La construction de la mine débutera en 2019 et nous commencerons à produire en 2020 », dit cet ancien de Xstrata Nickel et de Falconbridge, qui compte 27 ans d'expérience dans l'industrie.

Un vieux projet réactivé

Le projet Lola n'est pas un nouveau gisement. SRG l'a « redécouvert » en 2012, précise le président du conseil, Benoit La Salle, fondateur de Semafo (Société d'exploration minière en Afrique de l'Ouest).

« Les premiers travaux dans la région ont débuté dans les années 1950, alors que la Guinée était une colonie française », dit-il. À l'époque, Bumifom (Bureau minier de la France d'outre-mer) avait fait de nombreux forages et avait même des projets pour exploiter la ressource. Dans les années 1950, le graphite était notamment utilisé dans la sidérurgie. La société française a toutefois quitté la Guinée après l'indépendance du pays, en 1958, reléguant le gisement aux oubliettes pendant près de 60 ans.

SRG vise le marché mondial

SRG vise le marché mondial - et non un marché précis comme l'Amérique du Nord - afin de vendre sa production à compter de 2020, car la demande en graphite est forte sur pratiquement tous les continents, souligne M. Audet. « Il y a beaucoup de besoins pour les batteries électriques », dit-il.

La Chine pourrait être un client important, la deuxième économie de la planète achetant 80 % de la production mondiale de graphite.

SRG a déjà commencé à sécuriser ses ventes futures. En novembre, elle a conclu une entente d'approvisionnement potentiel de 5 000 à 20 000 tonnes de flocons naturels de graphite par année avec la torontoise Great Lakes Graphite. Ce graphite pourrait être utilisé dans la fabrication de batteries lithium-ion.

La production de SRG en Guinée se limitera à de la première transformation. La minière n'y produira donc pas du graphite sphérique (deuxième transformation) ou du matériel d'anode pour batteries lithium-ion (troisième transformation).

Un climat d'affaires difficiles

Comme plusieurs pays d'Afrique, la Guinée présente certains risques géopolitiques, selon la firme française Coface, spécialisée en assurance-crédit internationale pour les entreprises.

« En dépit des efforts accomplis sur le plan de la qualité de la réglementation, le pays pâtit toujours d'une gouvernance et d'un climat d'affaires très difficiles », peut-on lire dans une analyse publiée à propos de la Guinée. Le pays se classe d'ailleurs au 163e rang sur 190 pays quant à la facilité d'y faire des affaires, selon le rapport « Doing Business 2017 » publié par la Banque mondiale.

La Guinée fait aussi face à des enjeux politiques. Les élections municipales sont reportées sans cesse depuis 2010. Elles ont eu lieu finalement le 4 février. Par ailleurs, des élections législatives auront lieu plus tard cette année, tandis que l'élection présidentielle se tiendra en 2020. Malgré tout, le pays demeure relativement stable, selon le Foreign & Commonwealth Office, une société d'État britannique. « Contrairement à la plupart des pays voisins, la Guinée n'a pas eu de conflits civils majeurs.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?