Rio Tinto Alcan: non au plancher d'emplois

Publié le 06/02/2012 à 16:14

Rio Tinto Alcan: non au plancher d'emplois

Publié le 06/02/2012 à 16:14

Malgré un avenir qui lui paraît radieux pour le marché de l’aluminium, Rio Tinto Alcan reste ferme : pas question d’accorder un plancher d’emploi aux travailleurs syndiqués de l’usine d’Alma, en lock-out depuis le début de l’année. En marge d’une allocution devant des chefs d’entreprise à Québec, le président de Rio Tinto Alcan – Métal primaire mondial s’est montré ferme face à la principale revendication des travailleurs du Saguenay.

« Il n’y a pas une entreprise manufacturière qui puisse vivre avec un plancher d’emploi, a affirmé Jean Simon. Juste à regarder le contexte économique des dernières années, il est arrivé des choses que personne n’aurait pu prévoir. Une entreprise comme la nôtre, qui a des concurrents à travers le monde, doit garder sa flexibilité. Il faut améliorer notre productivité, il faut le faire en respectant nos employés et nos syndicats, mais il faut mettre l’emphase sur notre capacité à être concurrentiel dans le monde.»

Depuis la fin de 2008, la crise économique mondiale a fait chuter le prix de l’aluminium de 3400$ à 1200$ la tonne en raison d’une baisse de 30% de la demande mondiale. À la fin d’août 2011, le prix de l’aluminium s’était redressé à 2775$ la tonne, mais il a replongé de 30% avec la crise européenne. Dans ce contexte baissier, le ralentissement à l’usine d’Alma, qui fonctionne au tiers de sa capacité depuis le début de janvier, serait-il bienvenu pour l’entreprise?

«Une usine moderne de la taille d’Alma, quand on arrête les deux tiers de sa production, c’est clair qu’il y a des pertes. Il n’y a jamais de bon moment pour un événement comme celui-ci», a répondu M. Simon aux journalistes, ajoutant que Rio Tinto Alcan, depuis 16 ans, était toujours parvenue à s’entendre avec ses employés avant l’échéance des conventions collectives.

Malgré des soubresauts anticipés à court terme dans la demande mondiale d’aluminium, le dirigeant s’est montré très optimiste quant au marché à moyen et long terme, à cause des besoins des économies émergentes. Il a qualifié de «radieux» l’avenir de l’aluminium, prévoyant une croissance de 5,8% par année de la demande d’ici 2020.

«Pour répondre à une telle croissance anticipée, l’industrie mondiale de l’aluminium devrait démarrer tous les neuf mois un complexe aussi grand que toutes nos usines du Saguenay-Lac-Saint-Jean mises ensemble», a illustré Jean Simon.

Il a ajouté que «quiconque veut bâtir une nouvelle aluminerie dans le monde viendra d’abord au Québec et fera appel à l’expertise développée ici.»

Aussi, il s’est dit préoccupé par le conflit à Alma, soulignant qu’une équipe tentait de trouver des solutions avec le ministère du Travail et la partie syndicale. Pour le moment, Rio Tinto Alcan va toujours de l’avant avec la construction au Saguenay-Lac-Saint-Jean d’une usine pilote utilisant une technologie exclusive à l’entreprise. L’AP60 est un projet de 1,2 milliard de dollars.

«Pour faire des projets de cet ordre, ça prend un certain nombre de conditions, a toutefois exprimé M. Simon. Il faut un projet qui fait du sens économiquement, il faut de bons marchés et des relations de travail positives et solides à long terme. Et je pense qu’il faudra travailler fort pour ramener ce contexte-là.»

 

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