Mines Virginia vient de signer avec trois partenaires institutionnels québécois une entente de financement de 28 M$ qui va lui permettre d’accélérer l’exploration de son gîte de cuivre-zinc-argent appelé Coulon, à la Baie-James.
L’objectif est de faire doubler la ressource de ce gisement à temps pour le vendre lorsqu’il y aura un déficit de zinc sur la planète.
En vertu de cette entente, Sodemex Developpement (filiale de la Caisse de dépôt et de placement du Québec) le fonds minier de la FTQ, le fonds SIDEX et Mines Virginia investiront 7M$ par année pendant quatre ans dans l’exploration de Coulon, soit à peu près trois plus d’argent que ne l’a fait Virginia au cours des dernières années.
Entente innovante
Ce qu’il y a de particulier dans cette entente qualifiée d’«innovante», c’est qu’au lieu d’investir l’argent dans Mines Virginia, les partenaires ont constitué une nouvelle filiale spécifique au projet, appelée Mine Coulon. Cela permet aux trois investisseurs institutionnels de ne financer que ce projet et d’en recevoir les rendements spécifiques.
Mines Virginia, qui investit 2M$ par année sur les 7M$, détiendra 71,45% de Mine Coulon. Sodemex et la FTQ, qui injectent chacun 2M$ par année, en auront chacun 11,42% tandis que Sidex, qui place 1M$ par année, en aura 5,71%.
L’entente prévoit aussi une porte de sortie pour les investisseurs institutionnels: ils pourront convertir la valeur de leur investissement en actions ordinaires de Mines Virginia si : 1. La compagnie est vendue 2. Elle vend ses redevances 3. Elle n’arrive pas à investir sa part ou 4. S’il y a un changement de contrôle de Virginia.
Ce partenariat a été initié par André Gaumond, le président-fondateur de Mines Virginia. «Je ne voulais pas vendre 50% de ce projet à une minière car je n’aurais pas été récompensé pour le niveau de risque que j’ai pris jusqu’à présent. Et si j’étais resté seul, je n’aurais pu investir que 2-3 M$ par année sur l’exploration et j’aurais peut-être raté la fenêtre sur le zinc» a-t-il expliqué.
En effet, plusieurs analyses prédisent que d’ici quatre ans, le prix du zinc devra remonter car il y aura un déficit de ce métal de base, à la suite de la fermeture de plusieurs mines.
Pour le fonds SIDEX, c’était «une belle occasion à saisir» a déclaré Michel Champagne, son directeur général. D’autant plus que le fait d’investir en cette période creuse permet d’accomplir le même travail pour presque deux fois moins cher.
Premier investissement de la Caisse
Il s’agit aussi du premier investissement de Sodemex Développement depuis sa création, voilà quelques mois. Et il est atypique, reconnaît son directeur de l’investissement, Carl Gilbert. «Nous étions à la limite de ce que nous permettait la politique de la Caisse.» Sodemex Developpement a été créé dans le but de financer des projets miniers rendus à l’étape de développement. Or ce n’est pas le cas de Coulon, pour lequel il n’y a même pas d’étude économique. Mais le timing, la qualité du gisement, sa compétitivité, et la qualité de l’équipe de direction, notamment ont convaincu le nouveau fonds, a poursuivi M. Gilbert.
Le dernier calcul de ressources du gisement Coulon lui donne près de 15 millions de tonnes présumées (10M) et indiquée (3,7M), avec les teneurs suivantes : 4% de zinc, 1,5% de cuivre et 1 once d’argent par tonne. Mais au printemps dernier, l’équipe d’exploration de Mines Virginia a découvert une nouvelle lentille très riche sur le gite, la huitière en huit ans. André Gaumond rappelle que le gisement Coulon est la plus importante ressource non développée en cuivre, zinc et argent au Québec.
