Québec doit avoir une cible «très ambitieuse» pour les biocarburants

Publié le 16/02/2018 à 14:00

Québec doit avoir une cible «très ambitieuse» pour les biocarburants

Publié le 16/02/2018 à 14:00

Par François Normand

La finlandaise Neste, un leader mondial dans la production de biocarburants, pourrait investir ailleurs qu’au Québec si le gouvernement n’implante pas une cible «très ambitieuse» pour les biocarburants vendus dans la province.

Neste est le partenaire stratégique de BioÉnergie La Tuque (BELT), un organisme à but non lucratif qui le promoteur d’un projet pour construire une bioraffinerie à La Tuque, en Mauricie, au coût d’un milliard de dollars canadiens.

Cette bioraffinerie, qui produirait du diesel renouvelable à partir de résidus forestiers, pourrait entrer en production en 2023.

Or, pour que ce projet se réalise, la loi québécoise doit garantir que les biocarburants représentent «un minimum de 10%» de l’essence vendue au Québec, soit la cible minimale que Neste considère comme «très ambitieuse».

«S’il n’y a pas de grandes ambitions pour cette réglementation, nous n’investirons pas au Québec, c’est clair», affirme au bout du fil Lars Peter Lindfors, vice-président principal et directeur technique chez Neste.

Il souligne que d’autres juridictions ont des cibles «très ambitieuses» pour la production de biocarburants comme la Californie, la Suède et la Finlande.

«En Finlande, par exemple, la cible sera de 20%, en 2020, et de 30%, en 2030», souligne Lars Peter Lindfors. En 2016, les biocarburants représentaient 10% de l’essence vendue dans ce pays nordique.

Que fera Québec?

Le gouvernement du Québec n’a toujours pas annoncé qu’elle serait cette cible.

En octobre, lors d’un point de presse, le ministre des Ressources naturelles et de l’Énergie, Pierre Moreau, a déclaré que cette cible serait «au-delà des 2%», mais sans toutefois donner plus de détails.

Joint par Les Affaires à la mi-février, le cabinet du ministre Moreau a refusé de préciser la nature de la cible qui sera publiée dans un projet de réglement d'ici l'été 2018. «Vous aurez l’occasion de prendre connaissance du règlement lorsqu’il sera publié», indique dans un courriel l'attachée de presse Catherine Poulin.

Québec prévoit adopter le règlement d'ici 2019, avec une application à compter de 2020, selon le cabinet.

À ce jour, les gouvernements ont versé 4,6 millions de dollars à BELT pour valider la faisabilité du projet.

Si les études sont concluantes et que la loi québécoise est modifiée, le projet BELT devra aussi trouver encore près de 1 G$ de capitaux, ce qui représente une somme importante.

Le montage financier serait assuré aux deux tiers par Ottawa et Québec et au tiers par des entreprises privées.

Neste est bien entendu l’investisseur stratégique, mais les promoteurs du projet souhaitent aussi que d’autres sociétés privées investissent dans cette bioraffinerie.

La participation des gouvernements pourrait prendre la forme de prêts, de garanties de prêts, de subventions, sans exclure des participations, par exemple de la part d'Investissement Québec.

 

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.