Minières : faut-il acheter ou attendre?

Publié le 22/10/2008 à 00:00

Minières : faut-il acheter ou attendre?

Publié le 22/10/2008 à 00:00

Les titres de producteurs de métaux ont perdu en moyenne plus de 50 % de leur valeur par rapport à leur sommet du cycle actuel.

Par exemple, le titre de Teck a reculé de 58 % par rapport à son sommet de 2008, et celui de la brésilienne Companhia Vale Do Rio Doce, de 68 %.

Le prix du cuivre est descendu jusqu'à 2,55 $ US la livre, une plongée de 40 % par rapport à son sommet.

L'aluminium, dont le prix s'établit maintenant autour de 1 $ US la livre, se vend 30 % moins cher qu'à son sommet du printemps.

Selon Fraser Phillips, analyste chez RBC Marchés des Capitaux, les titres miniers se négocient en moyenne à 49 % de moins que la valeur de leur actif net par action (la VAN, qui évalue la valeur actuelle des fonds autogénérés futurs de l'entreprise).

M. Phillips n'exclut pas la possibilité d'un rebond des titres d'ici la fin de l'année, compte tenu de l'écart entre ceux-ci et la VAN.

Toutefois, l'analyse croit que les prix des métaux pourraient baisser davantage. " Les stocks mondiaux sont bas, mais ne cessent d'augmenter, et les indicateurs de la production industrielle régressent ", dit-il.

Lors des cycles précédents, les titres ont atteint leur plancher lorsqu'ils se négociaient entre 35 et 40 % sous leur VAN. Certains titres étaient tombés à moins de 50 % de leur VAN.

M. Phillips recommande de réduire la proportion du secteur dans les portefeuilles (les mines et métaux représentent 11,1 % de l'indice S&P/TSX) en attendant la reprise de la demande mondiale de métaux.

Il suggère de limiter les achats aux titres de grands producteurs diversifiés et à quelques plus petits producteurs qui disposent de liquidités abondantes et ayant un bilan solide.

Le producteur de cuivre Freeport McMoRan Copper & Gold et le producteur de charbon Peabody Energy sont les seuls titres nord-américains de grande valeur boursière à figurer parmi ceux qu'il qualifie de " surperformants " dans le secteur.

Parmi les petits producteurs, sa liste compte les canadiennes Anvil Mining et FNX Mining.

Baisse cyclique dans un marché haussier

Tony Robson et l'équipe d'analystes de BMO Marchés des capitaux prévoient aussi que le secteur minier continuera de pâtir jusqu'à la fin du premier semestre de 2009.

" Il s'agit toutefois d'un repli cyclique dans un marché haussier de long terme ", précise M. Robson.

Par la suite, les économies des pays du G7 devraient sortir du marasme et stimuler la demande de métaux. Conjuguée à la demande de la Chine, dont l'économie devrait croître de 7 à 8 % par année, la consommation mondiale serait suffisante pour ressusciter le marché haussier des métaux, juge M. Robson.

Il favorise aussi les titres des grands producteurs de métaux. Ces sociétés offrent une diversification de revenus par la variété de métaux qu'elles produisent, et leurs coûts d'exploitation sont faibles.

Elles dégagent des fonds autogénérés abondants et connaissent une croissance intéressante. Leur bilan est solide, sauf dans le cas de Teck et de RioTinto Alcan.

Les minières préférées de M. Robson sont BHP Billiton et Companhia Vale, dont les titres s'échangent à moins de 50 % de leur VAN et à un ratio cours-bénéfice inférieur à 5.

Brian McArthur, analyste minier chez UBS, a quant à lui réduit ses prévisions du prix des métaux de 30 % en 2009 et de 26 % en 2010.

" La demande de métaux a chuté au cours du dernier trimestre et il est vraisemblable que la baisse se poursuivra au cours des 12 prochains mois ", soutient M. McArthur.

Bien qu'il ait réduit de 15 à 60 % les cours cibles des titres qu'il suit, le gain attendu reste suffisamment élevé pour qu'il recommande leur achat.

M. McArthur préfère lui aussi les titres de grands producteurs, dont Freeport, Teck et First Quantum.

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