Les industriels demandent à Hydro-Québec de lui vendre ses surplus au lieu de les exporter


Édition du 05 Avril 2014

Les industriels demandent à Hydro-Québec de lui vendre ses surplus au lieu de les exporter


Édition du 05 Avril 2014

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Même si les prix de l'électricité augmentent aux États-Unis, Hydro-Québec créerait plus de richesse en vendant ses surplus aux industriels québécois plutôt que de les exporter sur le marché américain, affirme Luc Boulanger, directeur général de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité (AQCIE).

Une solution qui inciterait des entreprises à investir ou à réinvestir au Québec, selon lui. «Il n'y a eu aucune nouvelle implantation industrielle d'envergure au Québec depuis 2006», a-t-il déploré au cours d'une allocution prononcée à l'occasion du récent Sommet sur l'énergie à Montréal, organisé par les Événements Les Affaires.

Devant un auditoire de gestionnaires responsables d'enjeux énergétiques au sein d'entreprises ou d'organisations, Luc Boulanger a rappelé que la structure industrielle du Québec reposait sur des secteurs consommant beaucoup d'électricité, et que cette électricité peut représenter de 25 à 75 % du coût des intrants.

Or, les tarifs industriels en vigueur au Québec sont de moins en moins concurrentiels, selon le directeur général de l'AQCIE. «Certains tarifs industriels en Amérique du Nord sont à peine la moitié du tarif L», a-t-il dit en parlant du tarif de 4,25 cents le kilowattheure facturé aux industriels québécois par Hydro-Québec.

Par exemple, dans l'État de New York, des industriels peuvent s'approvisionner à moins de 4 ¢/kWh. Et dans plusieurs régions des États-Unis, les coûts de l'énergie livrés aux industriels américains sont clairement à la baisse depuis 2008, selon les données colligées par l'Association of Major Power Consumers in Ontario.

Une baisse du tarif L

C'est d'ailleurs pourquoi des industriels du Québec comme Rio Tinto Alcan réclament une réduction du tarif L. Car ces faibles tarifs d'électricité aux États-Unis ont un impact sur le tissu industriel du Québec, selon Luc Boulanger. «Ces prix favorisent le rapatriement d'entreprises manufacturières aux États-Unis», dit-il, en donnant l'exemple d'Electrolux, de L'Assomption, qui déménagera en juillet sa production à Memphis, au Tennessee.

C'est pourquoi, à son avis, le Québec doit réagir et revoir ses politiques tarifaires, et ce, dans un contexte où les exportations d'Hydro-Québec aux États-Unis sont la plupart du temps vendues à faible prix, soit 3,5 ¢/kWh en 2013. Dans les périodes de pointe (chauffage ou climatisation), la société d'État peut toutefois vendre son énergie à plus de 8 ¢/kWh.

Malgré tout, vendre l'électricité aux industriels québécois serait plus rentable que de l'exporter, du moins selon une étude réalisée il y a près de deux ans par l'AQCIE.

En 2011, Hydro-Québec a reçu un prix moyen de 4,6 ¢/kWh pour ses exportations. Pourtant, selon l'AQCIE, en vendant cette énergie aux industries du Québec, l'ensemble de la société québécoise aurait pu obtenir l'équivalent de 16,4 ¢ le kWh en masse salariale, en achat d'électricité, en matières premières, sans parler des biens et services liés à l'exploitation courante.

Cela dit, le Québec a réussi à attirer IFFCO Canada, qui devrait ouvrir une usine d'urée à Bécancour en 2017-2018. Présent au sommet de l'énergie, le pdg d'IFFCO Canada, Manish Gupta, a indiqué que la disponibilité et les prix de l'électricité avaient été déterminants dans sa décision de s'implanter au Québec.

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