Les exportations de l'Ouest en Chine aident un peu les producteurs québécois... aux États-Unis

Publié le 23/01/2010 à 00:00

Les exportations de l'Ouest en Chine aident un peu les producteurs québécois... aux États-Unis

Publié le 23/01/2010 à 00:00

Par François Normand

Sans le vouloir, les producteurs de l'Ouest canadien qui exportent du bois d'oeuvre en Chine donnent un coup de pouce aux producteurs québécois qui vendent leur bois aux États-Unis.

" Nous sommes tous dans le même marché. Quand les entreprises de l'Ouest expédient du bois en Chine, ils en envoient moins aux États-Unis, ce qui libère des parts de marché ", explique Jean-François Mérette, vice-président, division des produits forestiers, de Domtar.

À l'instar de plusieurs producteurs du Québec, Domtar n'exporte pas de bois d'oeuvre en Chine, en raison des coûts d'expédition trop élevés.

L'Ouest toujours présent dans le marché du 2 x 4

Cela dit, ce n'est pas le marché du 2 x 4 qui se libère aux États-Unis, mais plutôt celui du bois de grade 3 et 4, soit le principal type de produit que les producteurs de l'Ouest exportent en Chine.

Les entreprises manufacturières chinoises l'utilisent surtout pour fabriquer des produits d'emballage (boîtes, palettes, etc.), qui servent à exporter des marchandises à l'étranger.

Selon des acteurs de l'industrie, les producteurs du Québec auront accès à de plus importantes parts de marché aux États-Unis lorsque les entreprises de l'Ouest expédieront de grandes quantités de 2 x 4 en Chine.

" Cela deviendra plus intéressant pour nous aux États-Unis ", dit Claude Boulanger, directeur des ventes et du marketing chez Matériaux Blanchet.

Chute des exportations aux États-Unis

Même si les producteurs de l'Ouest exportent plus de bois en Chine, l'industrie québécoise - en crise depuis quelques années - rencontre tout de même des obstacles sur le marché américain, où les mises en chantier se sont effondrées depuis l'éclatement de la bulle immobilière et le début de la récession.

De plus, depuis le second semestre de 2009, les États-Unis perçoivent une taxe de 15 % sur les importations de bois d'oeuvre québécois.

" Nos exportations ont chuté de 50 % depuis l'imposition de cette taxe ", souligne Jacques Robitaille, consultant en foresterie et spécialiste du litige canado-américain sur le bois d'oeuvre.

Officiellement, il n'y pas de guerre commerciale entre les deux pays. Ottawa et Washington ont d'ailleurs signé l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux en 2006.

Cette entente permet toutefois aux États-Unis d'imposer des tarifs s'ils estiment que certaines pratiques de l'industrie canadienne contreviennent à l'Accord, comme les garanties de prêts des gouvernements consentis aux entreprises et les crédits d'impôt pour l'aménagement de chemins forestiers.

Le Canada conteste ces tarifs devant la Cour d'arbitrage internationale.

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.