« C'est le plus gros budget jamais construit au Canada en si peu de temps », a-t-il affirmé aux journalistes rassemblés au Government Conference Center pour l'occasion.
Le ministre des Finances a été martelé de questions sur le fait qu'il y a à peine quelques semaines, le gouvernement Harper faisait toujours campagne sur le fait qu'aucun déficit ne serait enregistré s'il était réélu. Le budget d'aujourd'hui prévoit un déficit de 34 milliards de dollars pour cette année et de 30 G$ pour l'an prochain.
« Les choses ont empiré durant le dernier trimestre et personne n'aurait pu le prévoir, a-t-il souligné afin de se justifier. Nous sommes en territoire inconnu, même les économistes ont fait des prévisions erronées et à répétition. »
Jim Flaherty a également été attaqué sur la question du remboursement de ce déficit puisque le budget prévoit non seulement une augmentation des revenus, mais également une réduction des dépenses dans les années suivant la fin de la récession (prévue pour fin 2011.
« Nos prévisions économiques sont encore plus conservatrices que celles du secteur privé, a-t-il répété. C'était très important pour nous de demeurer réalistes afin de se donner une marge de manœuvre. Il ne faut pas oublier que le budget original pour 2009 était équilibré, mais qu'il est devenu déficitaire à la suite de notre décision d'augmenter les dépenses pour soutenir l'économie.»
« Les surplus devront immédiatement être consacrés au paiement de la dette, a ajouté Jim Flaherty. Nous avons un plan. »
Quant au fait que ce budget ne soit pas très « conservateur » au sens politique du terme, Jim Flaherty a souligné que parfois il était préférable d'être pragmatique en matière d'économie.
« Il faut faire ce qu'il y a à faire pour protéger le Canada de la récession, c'est la priorité. Il faut aussi préparer le pays pour la reprise afin d'en ressortir encore plus fort », a-t-il expliqué.
« Les ministres vont être tenus responsables de leurs dépenses et devront se présenter aux Canadiens dès l'automne 2009 afin que tous et chacun puissent savoir où et comment l'argent a été dépensé », a ajouté le ministre.
Il n'a d'ailleurs pas fermé la porte à des mesures supplémentaires dans le cas où la situation économique viendrait à se détériorer.
« Nous n'avons pas eu à mettre un dollar d'argent public dans nos banques, nous sommes très chanceux, mais les choses peuvent quand même se détériorer et nous savons que si nous devons faire plus, nous ferons plus », a-t-il conclu.
