Le prix du baril de pétrole dopé

Publié le 15/12/2008 à 00:00

Le prix du baril de pétrole dopé

Publié le 15/12/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui représente 40 pour cent de l'offre mondiale de brut, a indiqué qu'elle avait l'intention d'annoncer une baisse substantielle de sa production lors de sa réunion de mercredi à Oran, en Algérie.

Dans un rapport, des analystes de KBC Market Services, en Grande-Bretagne, écrivent que l'ampleur de cette baisse reste indéterminée et cette incertitude contribue à maintenir la volatilité sur les marchés pétroliers.

Lundi matin, le baril de brut léger pour livraison en janvier gagnait 3,24 $ US à 49,52 $ US le baril dans les cotations électroniques du New York Mercantile Exchange (NYMEX). A Londres, le baril de Brent pour livraison en janvier progressait de 3,40 $ US à 49,81 $ US sur le marché ICE.

Quelques heures plus tard, le prix du brut léger sur le NYMEX reculait légèrement à 46,31 $ US le baril, en hausse de seulement 0,03 $ US.

Selon le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, cité dimanche sur le site Internet de son ministère, l'Iran devrait plaider mercredi pour une baisse de production de 1,5 à deux millions de barils par jour.

Lundi, le ministre koweïtien du pétrole a estimé devant la presse que les pays de l'OPEP étaient "sans aucun doute enclins" à décider d'une réduction de la production lors de leur réunion mercredi à Oran pour soutenir les prix du baril.

Mais Mohammed al-Eleim a ajouté que toute décision devrait trouver un équilibre entre la nécessité de baisser la production, l'impact sur l'économie mondiale en pleine crise et les besoins des pays producteurs de financer des projets de développement.

Les experts s'interrogent toutefois sur la volonté des pays de l'OPEP de mettre en application toute baisse de production annoncée, étant donné leurs divisions et leurs relations parfois difficiles. "Ils parlent d'une forte réduction, mais la véritable question est celle de leur discipline", souligne Christoffer Moltke-Leth, de la société d'investissement Saxo Capital Markets à Singapour.

Les 13 pays du cartel pétrolier ont également tendance à commettre des erreurs stratégiques en période de crise économique. Leur décision il y a deux semaines au Caire de repousser à la réunion d'Oran l'annonce d'une baisse de production a ainsi contribué à faire plonger le baril à 40 $ US, son plus bas niveau depuis 2004.

Selon David Kirsch, analyste du cabinet conseil PFC Energy, basé

à Washington, l'Arabie saoudite, premier producteur du groupe et leader de facto de l'OPEP, a peut-être laissé les cours chuter pour que cela serve d'avertissement aux autres membres.

Le président de l'organisation, Chakib Khelil, estime que le meilleur moyen de provoquer une réaction des marchés pétroliers est de les "surprendre", ce qui supposerait l'annonce d'une réduction plus forte que celle attendue de 1,5 à deux millions de baril par jour.

L'OPEP défend un concept qui a rarement été bien accueilli par les pays occidentaux: celui d'un prix "juste" du pétrole, plutôt que celui que le marché est prêt à payer. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite situe ce prix à environ 75 $ US le baril.

Les membres de l'OPEP ont de bonnes raisons de vouloir des prix plus élevés. Les revenus de l'or noir représente jusqu'à 90 pour cent des revenus à l'exportation pour certains.

Mais des tensions apparaissent lorsqu'ils doivent réduire l'offre de brut. Muhammed-Ali Zainy, du Centre pour les études sur l'énergie mondiale, basé à Londres, a expliqué que chaque pays veut réduire le moins possible surtout les petits pays et ceux qui ont besoin d'argent.

Les investisseurs ont largement ignoré la réduction de 1,5 million de barils/jour annoncée par l'OPEP en octobre, leur attention étant tournée vers un ralentissement de l'économie mondiale synonyme de baisse de la demande de pétrole.

À la une

Ă€ surveiller: Boralex, Alphabet et Bombardier

Que faire avec les titres Boralex, Alphabet et Bombardier? Voici des recommandations d’analystes.

Bourse: le TSX en hausse d’environ 100 points et Wall Street en ordre dispersé

Mis à jour il y a 29 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Wall Street en ordre dispersé pour terminer une mauvaise semaine.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.