Le Massachusetts écarte le Northern Pass; Hydro Québec toujours dans le coup

Publié le 28/03/2018 à 14:28

Le Massachusetts écarte le Northern Pass; Hydro Québec toujours dans le coup

Publié le 28/03/2018 à 14:28

L'incertitude entourant le Northern Pass a incité le Massachusetts à rejeter le projet proposé par Hydro-Québec et son partenaire américain Eversource et à se tourner vers l'option de rechange de la société d'État afin de s'approvisionner en hydroélectricité.

Cet État de la Nouvelle-Angleterre avait fixé au 27 mars l'échéance pour en arriver à une entente après que la Commission d'examen du site au New Hampshire (NHSEC) eut bloqué le Northern Pass en février dernier.

Puisque l'impasse perdure, la ligne de transport New England Clean Energy Connect, qui sera réalisée par la société Central Maine Power, une filiale d'Avangrid, et Hydro-Québec, avec une mise en service prévue en 2022, a finalement été retenue par le Massachusetts, mercredi. 

«Nous sommes très satisfaits d'avoir été choisis, a expliqué une porte-parole de la société d'État, Lynn St-Laurent, au cours d'un entretien téléphonique. Nous avons obtenu le signal pour négocier un contrat.»

Les promoteurs du New England Clean Energy Connect _ dont les livraisons doivent commencer en 2022, deux ans plus tard que celles du Northern Pass _ auront jusqu'au 25 avril pour en arriver à une entente.

Si Hydro-Québec est toujours dans le portrait pour cet important contrat d'approvisionnement de 20 ans, qui pourrait générer des revenus de 10 milliards $, la société d'État devra néanmoins retourner à la table à dessin. Contrairement au Northern Pass, qui devait débuter les livraisons en 2020 et qui avait obtenu toutes les approbations nécessaires en sol québécois, le scénario est différent pour le New England Clean Energy Connect.

Hydro-Québec devra réaliser des études d'impact, techniques et environnementales en plus de se pencher sur un tracé au Québec afin de construire une ligne de transport jusqu'à la frontière avec le Maine.

«Le processus va se mettre en branle au printemps, dans les prochaines semaines, a précisé Mme St-Laurent. La consultation va débuter avec les gestionnaires du territoire.»

Aux États-Unis, la construction du New England Clean Energy Connect est évaluée à environ 950 millions $ US. Le tracé de 233 kilomètres en sol américain emprunterait le sud du New Hampshire pour rejoindre le Massachusetts. Au Québec, rien n'a encore été déterminé.

Ce projet ne compte toutefois pas que des partisans. En plus d'un trio de producteurs d'électricité du Maine, un groupe écologique s'est attaqué au New England Clean Energy Connect en dénonçant l'impact sur l'environnement.

«À l'instar du Northern Pass, le projet de la Centrale Maine Power (...) aura un impact significatif sur les communautés locales et l'environnement», a dénoncé Dylan Voorhees, directeur du conseil des ressources naturelles du Maine, par voie de communiqué.

Selon lui, plutôt que d'opter pour l'hydroélectricité québécoise, le Massachusetts devrait plutôt opter pour de la production solaire et éolienne, ce qui, à son avis, réduirait davantage les émissions de gaz à effet de serre.

Toujours dans les cartons

Hydro-Québec misait sur le Northern Pass, qui devait coûter 680 millions $ pour la portion québécoise et 1,6 milliard $ US au sud de la frontière, pour acheminer au Massachusetts annuellement 9,45 térawattheures (TWh) pendant 20 ans à compter de 2020.

Cette ligne de transport, qui devait contourner la région des montagnes Blanches, avait déjà obtenu des permis de la part du département de l'Énergie et du U.S. Forest Service. Elle s'est toutefois butée à la NHSEC, qui a refusé de lui octroyer une autorisation essentielle.

Bien qu'elle soit déçue de ce dénouement, Eversource attend toujours la décision écrite de la NHSEC, qui a récemment suspendu sa décision du mois de février visant à bloquer son projet de ligne de transport.

«Si notre application est rejetée, nous allons pouvoir demander une reconsidération du projet, a expliqué un porte-parole d'Eversource, Martin Murray. Si cela ne fonctionne pas, nous pouvons aussi nous tourner vers la Cour suprême du New Hampshire.

Même si le Massachusetts a changé son fusil d'épaule, Hydro-Québec et son partenaire américain continuent de faire valoir que le Northern Pass est un «bon projet» qui continue d'avoir sa raison d'être.

M. Murray a rappelé que ce projet, qui ne «s'en va nulle part», n'avait pas été ébauché en fonction d'un seul appel de propositions. Le temps jouait contre les promoteurs en raison de l'échéancier fixé par le Massachusetts, a-t-il reconnu.

«La transition énergétique en Nouvelle-Angleterre ne disparaît pas, a renchéri la porte-parole d'Hydro-Québec. Les besoins en énergie propre vont continuer à être présents pour les prochaines années.»

Ainsi, dans un «autre contexte», le Northern Pass pourrait se concrétiser, a affirmé Mme St-Laurent.

Le 12 mars dernier, à l'occasion du dépôt du rapport annuel, le président-directeur général d'Hydro-Québec, Éric Martel, n'avait pas voulu dire si la ligne de transport pourrait être construite sans contrat ferme d'approvisionnement. Interrogé, ce dernier avait dit ne pas avoir de réponse à cette question, ajoutant que la société d'État réfléchissait constamment à son approche dans ce dossier.

 

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