La menace de déflation pèse sur l'or

Publié le 18/11/2008 à 00:00

La menace de déflation pèse sur l'or

Publié le 18/11/2008 à 00:00

Que se passe-t-il avec l'or ? Au lieu de jouer son rôle de refuge habituel en temps de crise, il a fondu de 25 % depuis son sommet de 1 011 $ US atteint en mars dernier.

La réponse se trouve probablement du côté de la menace d'une déflation mondiale.
Joel Crane, stratège pour la Deutsche Bank, croit même que le prix de d'or pourrait chuter à 600 dollars américains l'once d'ici la fin de l'année, ce qui serait une première depuis 2006.

Si les experts sont divisés quant à savoir si nous nous dirigeons vers une période de déflation ou d'inflation, tous conviennent qu'une déflation ferait baisser le prix de l'or.

Les catégories d'actif à privilégier en période de déflation sont l'argent comptant et les obligations de la plus grande qualité, plutôt que l'or, rappelle Mark Faber, éditeur du bulletin financier Gloom, Boom & Doom Report.

La donne a changé

David Rosenberg, économiste chez Merrill Lynch, croit que l'économie subit des pressions déflationnistes et qu'on pourrait assister à une baisse des prix à la consommation en 2009, ce qui serait une première depuis 1954.

Pourtant, encore récemment, c'est plutôt l'inflation qu'on craignait. En effet, le taux d'inflation a touché un sommet de 15 ans aux États-Unis en juillet, à 5,4 %.

Mais la donne a changé, selon M. Rosenberg. «La baisse du prix de l'or et le marché des obligations indexées à l'inflation donnent des signaux précurseurs de ce qui se prépare pour les prochaines années.»

Selon M. Rosenberg, l'injection massive de liquidités par la Réserve fédérale ne suffira pas à compenser la forte réduction du crédit.

L'apport de capitaux par les banques centrales a habituellement un effet inflationniste. Mais la contraction du crédit vient ralentir l'économie, et entraîne des pressions déflationnistes.

Leonard Kaplan, président de Prospector Asset Management, note pour sa part que les marchés financiers n'ont pas connu de récession et de déflation simultanément depuis 1930. «Si cela se produit, les actions vont baisser, les consommateurs dépenseront moins, et le prix des matières premières continueront de diminuer», dit ce spécialiste du marché aurifère.

Dennis Gartman, éditeur de Gartman Letter, a vendu tous ses titres aurifères à la fin de septembre, à l'exception de pièces d'or. «Je craignais que le système financier cesse de fonctionner, et dans un tel scénario, il vaut mieux détenir un peu d'or. Comme je doute maintenant que cela se produise, je n'ai plus de raison de détenir de l'or» , a indiqué M. Gartman à Bloomberg.

L'inflation redeviendra une menace

Donald Coxe, stratège des portefeuilles mondiaux chez BMO Groupe financier, admet que la Réserve fédérale craint maintenant davantage la déflation que l'inflation. Il croit toutefois que l'inflation redeviendra rapidement la première préoccupation des autorités monétaires.

La Réserve fédérale peut régler plus facilement et rapidement un problème de déflation que d'inflation, juge-t-il.

«C'est pourquoi je suis convaincu que, dans un an, nous parlerons plus d'inflation que de déflation.»

Selon lui, si les Banques centrales et le Fonds monétaire international sont contraints de vendre de l'or pour faire face à la crise, ce sera une fois de plus la preuve du rôle de valeur refuge du métal jaune.

Une remontée rapide de l'or ?

Pour sa part, Martin Roberge, stratège de portefeuille et analyste quantitatif chez Valeurs mobilières Dundee, ne croit pas qu'il y ait de menace de déflation pour l'instant.

«À court terme, le prix de l'or devrait remonter et fluctuer dans une fourchette de 700 à 1 000 $ US», dit-il.

M. Roberge croit que le dollar américain devrait de nouveau s'affaiblir après une remontée de 22 % en six mois. Cela serait favorable au marché aurifère, car le prix de l'or a une relation inverse avec le dollar (l'or monte quand le dollar baisse).

L'injection massive de liquidités par la Réserve fédérale et les faibles taux d'intérêt sont d'autres facteurs favorables au marché de l'or, souligne M. Roberge.

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