L'industrie forestière réclame de l'aide du gouvernement fédéral

Publié le 16/12/2008 à 00:00

L'industrie forestière réclame de l'aide du gouvernement fédéral

Publié le 16/12/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne

Le président de l'Association des produits forestiers du Canada (APFC), Avrim Lazar, soutient que les entreprises ont fait leur part et qu'il revient maintenant à l'Etat d'intervenir _rapidement_ s'il veut éviter une hécatombe. Dans une lettre adressée au premier ministre Stephen Harper, M. Lazar souligne que 300 000 postes sont en jeu.

"On ne peut pas prendre pour acquis qu'on peut sauvegarder ce que nous avons sans l'action du gouvernement. Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités et on exige que le gouvernement fasse sa part", a-t-il insisté, mardi, lors d'un point de presse à Ottawa.

L'APFC réclame que le fédéral profite de son prochain budget, qui sera déposé le 27 janvier, pour améliorer l'accès au crédit des entreprises, et favoriser l'investissement, l'innovation et la conversion aux énergies vertes dont celle produite à partir de la biomasse.

A l'instar du comité parlementaire de l'industrie, l'association demande ainsi à ce que les crédits d'impôt à la recherche et au développement soient désormais remboursables.

Assouplissement demandé
L'organisation souhaite aussi que le fédéral assouplisse les règles de l'assurance-emploi pour aider les travailleurs à payer leurs factures pendant que leur employeur se restructure pour faire face à la concurrence mondiale.

Selon M. Lazar, ces mesures coûteraient 600 millions $ en cinq ans. Elles donneraient un coup de pouce non négligeable à un secteur qui emploie plus de monde au pays que ceux de l'automobile et des finances combinés.

A plus long terme, les membres de l'APFC espèrent en outre qu'Ottawa modifiera les règles pour faciliter les fusions d'entreprises et l'adaptation de l'industrie à la nouvelle donne.

Le problème est particulièrement criant au Québec où, pendant des décennies, les gouvernements ont encouragé les entreprises à ouvrir des centaines de petites usines sur lesquelles repose l'économie de régions entières.

"Dans le passé, quand il y avait moins de concurrence mondiale et que le dollar était faible, on pouvait se permettre d'avoir une scierie dans chaque village et de transformer le bois sur place. Aujourd'hui, nous devons faire la transition vers des usines de calibre mondial", a fait valoir M. Lazar.

Il a ajouté qu'il valait mieux participer à la création d'une grosse entreprise viable que de conserver trois petites scieries en faillite.

A son avis, les gouvernements n'ont pas encore compris quel rôle ils pouvaient jouer dans la création de richesse. Ils ont trop souvent tendance à décourager l'initiative, a-t-il déclaré en substance.

Au cours des dernières semaines, tous les regards ont été tournés vers les fabricants de véhicules et le secteur de la finance, qui se trouvent au bord du précipice.

Le week-end dernier, le ministre de l'Industrie, Tony Clement, s'est toutefois montré ouvert à l'idée de donner un coup de pouce aux compagnies forestières. Il n'a cependant pas fourni de précisions sur ce qu'il avait en tête.

Ces enjeux seront certainement à l'ordre du jour de la rencontre des ministres des Finances qui se tient mercredi à Saskatoon.

Les fermetures d'usine se sont en effet multipliées ces derniers temps, tant dans l'Est que dans l'Ouest du pays. AbitibiBowater a mis fin aux activités d'un établissement centenaire à Terre-Neuve, privant 800 travailleurs de leur gagne-pain.

Domtar, Tembec et Canfor ont aussi réduit leur production, en raison de la baisse de la demande en papier et en bois d'oeuvre.

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