L'industrie forestière doit recourir à la biotechnologie pour survivre

Publié le 01/02/2010 à 17:05

L'industrie forestière doit recourir à la biotechnologie pour survivre

Publié le 01/02/2010 à 17:05

Par La Presse Canadienne

Le secteur de la forêt doit adopter un nouveau modèle commercial s'il espère sauver la plupart des 270 000 emplois de la foresterie au Canada, conclut une nouvelle étude.

Menée par l'Association des produits forestiers du Canada (APFC), l'étude indique que le secteur aurait tout avantage à accélérer l'intégration de la production traditionnelle du bois, comme les pâtes et papier ou le bois d'oeuvre, avec les nouvelles avenues biotechnologiques.

Pour revitaliser l'industrie, le président de l'APFC Avrim Lazar croit qu'il faut tirer le maximum de chaque arbre coupé, en utilisant ses résidus comme biocombustible pour produire de l'énergie ou en faire un produit biochimique pour fabriquer des plastiques renouvelables, notamment.

"Il n'y a pas de miracle dans les marchés du futur. Ça va nous prendre au moins trois ans pour faire ce virage", a spécifié M. Lazar.

Pour l'aider à bien prendre le tournant, l'association demande une aide du gouvernement fédéral s'élevant à 300 millions $ par an pour les cinq prochaines années. Cette aide pourrait prendre la forme d'investissements dans la recherche et la commercialisation de l'innovation, de fonds renouvelables ou de crédits d'impôt.

L'enjeu est la survie de 300 villes canadiennes, a rappelé M. Lazar. "C'est certain qu'il y aura d'autres clôtures (d'usines), d'autres (fusions) parce que la demande pour le papier descend vite", a-t-il signalé.

Il a soutenu que la Chine, l'Europe et les Etats-Unis s'étaient déjà engagés dans la course vers la bioéconomie et que le Canada devait prendre la tête de cette compétition.

Le chef de la direction de l'institut de recherche forestier FPInnovation, Pierre Lapointe, a assuré que le Canada a déjà franchi de nombreuses étapes vers l'intégration des bioproduits et des bioénergies et que trois projets sont actuellement bien avancés.

"On est déjà à l'étape pré-commerciale, les travaux d'ingénierie sont déjà faits, la construction va commencer dans trois de ces plans-là bientôt. Les technologies sont plus avancées qu'on ne l'a laissé prévoir", a souligné M. Lapointe.

Selon lui, tant le Québec que la Colombie-Britannique et l'Ontario sont en bonne position pour tirer leur épingle du jeu.

Le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, n'a pas souhaité accorder d'entrevues lundi pour discuter de cet aspect de son nouveau portefeuille. Son bureau a expédié un communiqué dans lequel des initiatives du gouvernement conservateur en forêt sont énumérées.

"La diversification est un élément clé de la prospérité future du secteur de la forêt au Canada", peut-on lire.

"Le secteur forestier de demain produira toute une gamme de biens dont des solvants, du plastique, de l'énergie calorifique et même des combustibles", a écrit le bureau de M. Paradis.

En point de presse, le chef libéral Michael Ignatieff a confié juger les demandes de l'industrie raisonnables.

"(A cause) de la crise que traverse la presse, par exemple, (l'industrie) est coincée par la chute de demande pour le papier", a noté le chef de l'opposition.

"Il manque de crédit, il manque le pouvoir d'investir et nous croyons qu'une aide sérieuse est absolument cruciale", a-t-il souligné.

Le président du Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ), Guy Chevrette, ne condamne pas les conclusions principales de l'étude, mais il est mécontent d'y avoir été tenu à l'écart.

"Je trouve que c'est simpliste", a indiqué M. Chevrette, soulignant qu'il aurait aimé obtenir l'étude en aval plutôt que d'être ignoré.

Le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a lui aussi affirmé être méfiant à l'égard de l'étude de l'APFC, même s'il avoue que les idées avancées méritent d'être entendues.

"Les idées sont bonnes. La vision est valable. La question est de savoir : est-ce que le gouvernement va écouter? Et de tout ce qu'on a vu jusqu'à date, dès qu'il s'agit de la forêt, (les conservateurs) ne font rien", a lancé M. Mulcair.

Le député du Bloc québécois Robert Bouchard a de son côté fait valoir que d'autres solutions existent pour permettre à l'industrie de sortir un peu la tête de l'eau, comme des garanties de prêts aux entreprises, souvent incapables d'obtenir du crédit des institutions financières.

Il a par ailleurs estimé timides les demandes de l'APFC envers le gouvernement, rappelant en comparaison que l'aide à l'industrie automobile s'est élevée à près de 10 milliards $ au total.

L'industrie des produits financiers représente un peu plus de 2 pour cent du produit intérieur brut (PIB) du Canada. Elle fournit du travail à 270 000 personnes, dont 85 000 au Québec. A titre de comparaison, l'industrie automobile compte pour sa part 153 000 emplois au pays.

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