Ce qui sera à terme le plus grand projet éolien au Canada va bon train. Dans la Seigneurie de Beaupré, près de Québec, Boralex et Gaz Métro ont déjà construit une centaine de kilomètres de chemins d’accès et 75 kilomètres de connexions souterraines.

D’ici la fin de l’automne, les fondations des 126 mâts d’éoliennes devraient être coulées. La première phase du projet produira 272 mégawatts (MW).

Cette semaine, le consortium de la Seigneurie de Beaupré, formé par le producteur d’énergie renouvelable et le distributeur gazier, doit poser une première turbine Enercon sur un mât. « On était supposés en monter une lundi, mais ça a été retardé à cause du vent », dit Patrick Lemaire, pdg de Boralex.

En ce moment, entre 400 et 450 travailleurs se trouvent sur le chantier de 750 millions de dollars, selon la journée, sur les terres des religieux du Séminaire de Québec. D’ici la fin de l’automne, toutes les fondations d’éoliennes devraient être coulées.

En 2014, la phase deux ajoutera 69 MW, et en 2015, Boralex réalisera sans Gaz Métro une dernière phase de 25 MW, portant le total du projet à 366 MW. Le projet sera alors le plus important parc éolien du Canada, devant deux projets d’Énergie de France au Québec.

La Seigneurie de Beaupré est aménagé par un consortium « 100 % québécois », insiste Patrick Lemaire. Les turbines Enercon qui produiront l’électricité sont cependant manufacturées en Allemagne, et le financement de 725 millions du projet provient surtout de banques japonaises et allemandes. La Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissement Québec y participent dans une proportion modeste.

Point charnière pour les partenaires

Pour les deux entreprises, le projet de la Seigneurie de Beaupré représente un virage majeur. Boralex s’est départie de ses activités américaines dans la biomasse pour se concentrer sur ce secteur. Avec la Seigneurie de Beaupré, notamment, la proportion d’éolien dans son portefeuille énergétique passera de 56 à 70 %, d’ici quelques années. À la Financière Banque Nationale, Rupert Merer s’attend à ce que l’entreprise de Kingsey Falls commence à verser un dividende à la mise en service de la première phase, fin 2013.

Quant à Gaz Métro, la société en commandite mettra en production son premier parc éolien en novembre, au Vermont. « Après la mise en service de la Seigneurie de Beaupré, en 2015, l’éolien représentera 13 à 15 % de la valeur de nos actifs », dit Martin Imbleau, vice-président, Exploitation, projets majeurs et énergie renouvelable chez le distributeur gazier.