Embargo sur du canola canadien: Pékin a peur d'une infestation par des insectes

Publié le 07/03/2019 à 06:43

Embargo sur du canola canadien: Pékin a peur d'une infestation par des insectes

Publié le 07/03/2019 à 06:43

Par La Presse Canadienne

La décision de la Chine de bloquer certaines importations de canola canadien a contribué à faire baisser le prix de cette céréale et créé un casse-tête logistique pour les exportateurs tributaires de leur principal marché d'outre-mer.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il bloquait certaines importations de canola canadien en raison de craintes d'infestation par des insectes. Richardson International, l'un des plus importants producteurs canadiens de céréales, a révélé mardi que Pékin avait révoqué son permis d'exportation de canola, en raison d'allégations d'infestation, que le Canada conteste.

Plusieurs voient dans cette mesure des représailles contre l'arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, la directrice financière et fille du fondateur du géant technologique chinois Huawei.

«Nous avons assisté à une chute considérable des prix du canola, en particulier au cours des deux dernières semaines», a indiqué mercredi Bruce Burnett, directeur des conditions météorologiques et des marchés chez Glacier FarmMedia. Il qualifie cette baisse d'importante, ce qui ne se serait probablement pas produit sans la détérioration des relations entre la Chine et le Canada, après l'arrestation de Mme Meng à Vancouver le 1er décembre 2018.

Le 3 décembre, le contrat à terme de mai, dont il a noté qu'il n'était pas le plus activement négocié à ce moment-là, a clôturé à 496 $ la tonne. Or, mercredi après-midi, il se négociait à environ 456 $ _ une baisse d'environ huit pour cent. On s'attendait à ce que les exportations vers la Chine restent fortes pendant la plus grande partie de la récolte, avec des prix assez solides, a estimé M. Burnett.

Selon les plus récents chiffres publiés par le Conseil canadien du canola, le Canada a exporté vers la Chine en 2017 pour environ 3,6 milliards $ de graines, d'huile et de farine de canola. Maintenant que la Chine a bloqué les exportations de Richardson, la question est de savoir ce qui arrivera aux autres entreprises, a demandé M. Burnett.

Il est ainsi possible que d'autres voient leur permis révoqué. Mais contrairement à Richardson, de Winnipeg, les autres joueurs au Canada ont tendance à faire partie de grandes organisations multinationales. Viterra, de Regina, par exemple, fait partie de Glencore International, établie en Suisse.

Bien qu'il soit difficile de lire dans les pensées du gouvernement chinois, il est probable que ces entreprises seront très prudentes, a admis M. Burnett. «Il y a beaucoup d'argent en jeu ici et les compagnies vont se méfier des cargaisons qui pourraient être rejetées, par exemple.» Elles pourraient essayer de se tourner vers d'autres marchés importateurs de canola canadien, a expliqué M. Burnett, notamment dans certaines régions de l'Asie du Sud-Est. «Peuvent-elles complètement remplacer la demande de la Chine? Ce serait probablement difficile.»

Al Mussel, directeur de recherche et fondateur d'Agri-Food Economic Systems, a estimé que cet embargo tombait à point nommé pour la Chine, qui est aux prises avec une épidémie de peste porcine africaine, une maladie mortelle. Cela signifie que la Chine n'a pas besoin d'autant de canola pour nourrir ses porcs, a expliqué M. Mussell, ajoutant que certains estimaient déjà que le pays diminuerait sa production de porc jusqu'à 20 pour cent cette année.

Rick White, le président-directeur général de l'Association canadienne des producteurs de canola, croit que la baisse du prix de la céréale et le blocage de certaines exportations pourraient avoir un impact négatif sur les agriculteurs. Il espère que les deux pays trouveront une solution d'ici un mois environ, avant que la situation ne puisse avoir des effets à long terme tels que des agriculteurs qui choisiraient de cultiver moins de canola ou de vendre la récolte de cette année à bas prix.

«S'ils ont des préoccupations légitimes, parlons-en, a-t-il dit. Si ce ne sont pas des préoccupations légitimes, alors trouvons un moyen de revenir sur nos pas et de réexpédier le canola.»

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