Trump relance le controversé projet Keystone XL

Publié le 24/01/2017 à 13:16

Trump relance le controversé projet Keystone XL

Publié le 24/01/2017 à 13:16

Par AFP

Le président américain Donald Trump a redonné vie mardi au projet du gigantesque oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux États-Unis dont la construction avait été bloquée par Barack Obama au nom de la lutte contre le changement climatique.

Au lendemain de l'annonce du retrait de l'accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), l'ancien homme d'affaires continue à détricoter méthodiquement le bilan de son prédécesseur démocrate, comme il avait promis de le faire en campagne. Il a signé une série de décrets ouvrant la voie à la construction d'un oléoduc controversé porté par la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord, ainsi que celui de Keystone XL, chargé en symboles. Evoquant ce dernier, M. Trump a souligné que l'aboutissement de ce projet était conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada.

«Nous allons renégocier certains des termes et, s'ils le veulent, nous verrons si cet oléoduc peut être construit», a-t-il déclaré lors de la signature des documents dans le Bureau ovale.

Le gouvernement canadien s'est félicité de cette décision: «Nous sommes en faveur de Keystone et comme chacun le sait, le côté canadien de ce projet est déjà approuvé», a souligné Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères.

Aux États-Unis, si le camp républicain a salué l'annonce avec enthousiasme, défenseurs de l'environnement et élus démocrates ont dénoncé à l'unisson une initiative malheureuse prise au mépris des enjeux climatiques.

«Aujourd'hui, le président Trump a ignoré les voix de millions d'Américains et donné la priorité aux profits à court-terme de l'industrie des énergies fossiles par rapport à l'avenir de notre planète», a déploré le sénateur Bernie Sanders, ancien rival d'Hillary Clinton lors de la primaire.

Pour l'organisation Friends of the Earth, le président républicain a clairement signifié son «allégeance aux groupes pétroliers et aux banques de Wall Street" au détriment "de la santé publique et de l'environnement».

Long de 1.900 kilomètres, dont 1.400 aux Etats-Unis, le projet Keystone XL vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta (dans l'Ouest du Canada) jusqu'au Nebraska (au centre des Etats-Unis) d'où il pourrait rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique.

Courroux sioux

Dans un dossier complètement distinct, M. Trump a aussi ouvert la voie à la relance d'un projet d'oléoduc dans le Dakota du Nord dont le tracé avait été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.

Étendu sur quatre États du nord américain et près de 1.900 kilomètres, ce pipeline vise à transporter l'or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois.

Selon ses promoteurs, il permettrait de réduire les coûts de transport du pétrole et offrirait ainsi aux producteurs américains une opportunité de concurrencer davantage leurs rivaux canadiens.

Mais le projet à 3,8 milliards de dollars a soulevé un vaste mouvement de protestation portée par la tribu sioux de Standing Rock qui assure que l'oléoduc traverse des terres sacrées et risquerait de polluer un lac qui est sa principale source d'approvisionnement en eau.

La tribu sioux de Standing Rock reproche à l'entreprise qui en a la charge de vouloir faire passer l'oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline, sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant également leurs sources d'eau potable.

Elle a vivement dénoncé mardi la décision de M. Trump, promettant de la contester en justice. Le président américain avait commencé sa journée en recevant les dirigeants des grands groupes automobiles américains, dont Mary Barra (GM) et Mark Fields (Ford), à qui il a promis d'assouplir les réglementation pour éviter les délocalisations d'usines.

Martelant sa conviction que la réglementation, en matière de sécurité comme d'environnement, était devenue beaucoup trop lourde aux États-Unis, il a promis de rendre les processus d'autorisation plus rapides. Dans son discours d'investiture, Donald Trump a promis d'articuler sa politique autour d'un seul axe: «l'Amérique d'abord», énonçant «deux règles simples»: acheter américain et embaucher américain.

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