Des parcs de serveurs carboneutres pour l'Internet de demain

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Des parcs de serveurs carboneutres pour l'Internet de demain

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Par Alain McKenna

Photo : Gilles Delisle

Il n'y a pas si longtemps, on faisait l'éloge des technologies informatiques comme outil de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, ces technologies adoptent une approche plus éconergétique.

 

Prompt, un organisme spécialisé dans le maillage entre les entreprises des technologies de l'information (TI) et les centres de recherche universitaire québécois, a identifié les TI vertes comme un important créneau de croissance pour les années à venir. L'organisme en fera une priorité dans ses futurs partenariats.

 

Ce n'est pas un phénomène établi au Canada, mais la crise énergétique que traversent certaines régions du globe, notamment la Californie, façonne la réflexion autour de la prochaine génération de parcs de serveurs.

 

" On fait de la R-D présentement afin de créer la prochaine génération du réseau Internet, qui sera beaucoup moins énergivore ", explique Charles Despins, pdg de Prompt, qui ajoute que son organisme participe à de tels projets de R-D, avec des partenaires comme Ericsson, à Montréal.

 

Réduire les émissions polluantes


Un serveur informatique consomme beaucoup d'électricité. Imaginez si on en regroupe des centaines ou des milliers dans un même bâtiment : ils feront grimper les besoins en ventilation et en climatisation et, conséquemment, la facture d'énergie.

 

Selon les experts, pour chaque dollar dépensé par les entreprises en frais énergétiques pour leurs serveurs, de 40 à 60 % servent à les garder bien au frais. Gartner ajoute que les TI utilisées par les entreprises produisent actuellement 2 % des émissions de gaz carbonique (CO2) dans le monde. C'est beaucoup, si on considère que le secteur de l'aviation est responsable de 3 % de ces émissions.

 

Alors que la plupart des pays mettent en place d'ambitieuses politiques de réduction des émissions de GES, les besoins énergétiques des serveurs informatiques croissent d'environ 20 % par an. Le pdg de Prompt craint l'effet qu'aura l'installation de parcs de serveurs informatiques en Chine ou en Inde, où l'électricité est principalement produite à partir de charbon et de pétrole.

 

" Quand la source d'électricité n'est pas propre, un serveur informatique peut générer des émissions aussi polluantes qu'un véhicule utilitaire sport ", illustre M. Despins, qui voit dans ce contexte d'intéressantes occasions d'affaires.

 

Un marché potentiel pour le Québec


Une façon de diminuer la pollution générée par les serveurs est de raccourcir la distance qui les sépare des centrales électriques, car cela réduit la perte d'énergie entraînée par le transport d'électricité. Prompt estime qu'il est plus efficace de transmettre les données à distance, plutôt que l'énergie.

 

Compte tenu de la présence de nombreux barrages hydroélectriques qui pourraient servir à alimenter des parcs de serveurs, le Québec pourrait en profiter. " En ce moment, dans les régions du Québec, il y a des usines possédant leur propre petit barrage hydroélectrique qui ferment leurs portes. Ce serait fort possible de les transformer en parcs de serveurs verts ", dit-il, ajoutant que Google aurait déjà sollicité Hydro-Québec, il y a deux ans, afin d'y implanter des centres de données plus écologiques.

 

De tels centres de données commencent justement à s'implanter au Canada. Le premier du genre a été ouvert à Kelowna, en Alberta, plus tôt cette année. Prompt n'a pas participé au projet, mais l'organisme a invité un porte-parole de RackForce, l'entreprise à qui appartient le centre, à venir en parler lors de son colloque annuel, qui a lieu le 18 novembre.

 

Prompt espère ainsi en apprendre un peu plus sur cette technologie prometteuse afin d'en faire profiter le secteur québécois des TI. Après tout, les entreprises ayant l'intention de réduire leur impact environnemental à presque rien sont de plus en plus nombreuses, et devront éventuellement passer en revue leurs actifs informatiques. " C'est un des défis urgents des TI au Canada, pour les prochaines années, assure M. Despins. Et on veut travailler là-dessus. "

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