Analyse : le pétrole a-t-il touché le creux à 50$ ?

Publié le 27/11/2008 à 00:00

Analyse : le pétrole a-t-il touché le creux à 50$ ?

Publié le 27/11/2008 à 00:00

À 50 dollars américains le baril, le prix du pétrole n’est pas loin du prix de production moyen mondial. Il est largement inférieur au prix marginal de production que la Banque Nationale estime à 75 dollars américains.

«Combien de temps, les producteurs pourront-ils se permettre de vendre à un prix inférieur à leurs coûts de production ?», s’interroge Yannick Desnoyers, économiste à la Banque Nationale.

Au vu des fondamentaux du marché, le prix de 50 dollars n’est pas soutenable. Le marché est à l’évidence en situation de déséquilibre et un retour à l’équilibre s’imposera tôt ou tard.

Déséquilibre

De là à dire que le creux a été atteint, les analystes ne s’aventurent pas. «Le creux du marché n’est pas défini par des conditions d’équilibre, mais par le déséquilibre», rappelle Paul Horsnell de Barclays Capital. «C’est un prix tellement ridicule qu’il en paraît ridicule à l’ensemble des opérateurs du marché. Et la notion de ridicule n’est pas la même pour tous».

Si bien que Yannick Desnoyers estime qu’on pourrait bien voir le prix du baril descendre en dessous de 50 dollars américains pour quelques temps.

Pourtant, quelques indicateurs pointent des conditions de marché dangereusement excessives, traduisant peut-être, un creux proche. Telle l’accumulation de positions courtes, c’est à dire : celles qui impliquent des ventes à découvert misant sur la baisse du prix du baril.

«Les positions courtes non-couvertes sont élevées comme elles ne l’ont jamais été auparavant», relève Paul Horsnell, analyste chez Barclays Capital.

Si ces baisses ne se concrétisent pas, ces investisseurs seraient contraints de se positionner rapidement en mode achat pour limiter les pertes sur les positions courtes. Cette vague d’achat pourrait induire un renversement du marché, pense l’analyste.

Insuffisance de l'offre 

Si le revirement ne vient pas des spéculateurs, il viendra des producteurs. L’Organisation des pays producteurs de pétrole ont déjà prévu des baisses de production de 500 000 barils par jour. Et les réductions en provenance de pays hors-Opep pourraient avoisiner 400 000 barils par jour, estime Barclays Capital.

«Le secteur de l’énergie s’est littéralement mis en grève», souligne Paul Horsnell. Le gel des projets pourrait conduire à une insuffisance de l’offre en 2010, voire même dès la fin de 2009, pense-t-il.

Que le marché ait atteint le creux ou pas, toute remontée éventuelle ne sera pas spectaculaire. «Les matières premières sont des actifs dits de fin de cycle. Ils ne remontent qu’après une reprise de l’activité économique», explique Yannick Desnoyers qui ne prévoit pas de retour à l’équilibre du marché avant au mieux la fin de 2009.

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