60 secondes avec: Jean Simard, de l'Association de l'aluminium du Canada


Édition du 09 Novembre 2013

60 secondes avec: Jean Simard, de l'Association de l'aluminium du Canada


Édition du 09 Novembre 2013

Par Suzanne Dansereau

Jean Simard, Président de l'Association de l'Aluminium du Canada

Que doit-on comprendre de la menace d'Alcoa de fermer ses usines québécoises ?

À compter de 2014, les contrats à partage de risque des alumineries Alcoa et Alouette viennent à échéance. Ceux-ci représentent un rabais de 60 % sur le tarif L, fixé à 4,6 cents le kilowattheure (kWh). Le gouvernement veut revenir au tarif L, qui représente une hausse de plus de 150 millions de dollars pour Alcoa. Mettez-vous à la place du patron d'Alcoa à Pittsburgh. On lui demande d'avaler cela sans produire un électron de plus, alors qu'aux États-Unis, on peut produire de l'aluminium pour 2,4 ¢ le kWh. Au Moyen-Orient, où il se construit de gigantesques alumineries, le coût est de 2 ¢ le kWh. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le monde a changé et que le Québec n'est plus concurrentiel avec son tarif L. On demande simplement au gouvernement de s'ajuster à la réalité et de baisser ce tarif. Notre position est partagée par certains environnementalistes, car ils savent que c'est mieux pour la planète que les alumineries fonctionnent ici plutôt qu'en Chine ou au Moyen-Orient, où elles émettront jusqu'à cinq fois plus de gaz à effet de serre. L'industrie de l'aluminium du Québec est en péril. Voilà trois ans, les alumineries au Québec ont annoncé 7 milliards de dollars de nouveaux investissements. Je vous ferai remarquer qu'aucun de ces projets n'a été lancé. 

À quoi attribuez-vous la fin de non-recevoir du gouvernement ?

À l'idéologie. Et à un processus de consultation dont l'arbitraire nous préoccupe au plus haut point. Quand j'entends la Commission sur les enjeux énergétiques dire que «c'est fini, l'ère des grands contrats à long terme», avant même d'avoir remis son rapport, je suis découragé... Quel signal envoie-t-on aux investisseurs étrangers ? On peut se demander ce que cette commission va dire aux gens de la Côte-Nord, du Saguenay et de Bécancour. Et ce qu'elle leur proposera en échange !

On vient pourtant d'annoncer la création d'une grappe industrielle sur l'aluminium...

Oui, et c'est une excellente nouvelle, le fruit de cinq années de travail. Cela va nous permettre de cartographier tout ce qui se fait en transformation au Québec et de déceler les lacunes dans la chaîne de valeur. Mais, pour le Québec, la création de cette grappe survient à la 11e heure. Pour doubler la transformation d'ici 10 ans - ce qui est l'objectif de la grappe -, il faudra convaincre les alumineries d'investir ici. Mais pas avec l'idéologie qui prévaut actuellement.

CV

Nom: Jean Simard
Titre:
Président
Organisation:
Association de l'aluminium du Canada

Jean Simard est à la tête de l'association depuis cinq ans. Par le passé, il était vice-président, développement durable et affaires gouvernementales, chez Gaz Métro. 

1 G$ - Les pertes annuelles dans l'économie québécoise atteindraient un milliard de dollars si Alcoa, qui emploie 3 000 personnes en région, quittait le Québec.

Source: Association de l'aluminium du Canada

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