Une nouvelle ruée vers l’or en Beauce est-elle possible?

Publié le 28/08/2017 à 13:50

Une nouvelle ruée vers l’or en Beauce est-elle possible?

Publié le 28/08/2017 à 13:50

Par François Normand

Un certificat de la Beauce Gold Mining and Milling Company, datant de 1881.

Plus d’un siècle après sa première ruée vers l’or, la ­Beauce ­pourrait-elle en vivre une seconde et suivre les traces du ­Yukon? ­Patrick ­Levasseur, le patron de ­HPQ Silicon ­Resources, qui possède des droits miniers dans la région, le croit.

«Je pense que la ­Beauce peut vivre le même phénomène que le ­Yukon, soit une nouvelle ruée vers l’or», ­affirme-t-il en entretien avec ­Les ­Affaires.

La ruée vers l’or qui a eu lieu de 1897 à 1899 au ­Yukon, dans la région du ­Klondike, est légendaire. Ce qu’on sait beaucoup moins, c’est que la ­Beauce a elle aussi été le site d’une telle ruée à la fin du 19e siècle.

Contrairement à ce qui s’est passé au ­Yukon, cependant, il n’y a pratiquement pas eu d’exploration aurifère en ­Beauce depuis cette époque, à l’exception d’une brève période, de 1960 à 1964, avec la ­Beauce ­Placer ­Mining Company. Pour sa part, le ­Yukon connaît une nouvelle effervescence aurifère depuis 2009 : la minière ­Underworld ­Resources y a découvert un gisement de classe mondiale (plus d’un million d’onces).

Kinross ­Gold a racheté la société au coût de 137 millions de dollars (M$). Depuis, une vingtaine d’entreprises, incluant ­Goldcorp, ont investi des centaines de millions de dollars au ­Yukon. Patrick ­Levasseur rêve d’un scénario similaire pour la ­Beauce.

Un nouveau projet

­HPQ Silicon ­Resources, qui jusqu’à l’été dernier s’appelait ­Uragold ­Bay ­Resources, est inscrite à la ­Bourse de croissance ­TSX. Spécialisée dans l’exploration de quartz et d’or, ­elle a créé en 2016 Champs d’or de la ­Beauce, une société issue de la scission de ­HPQ Silicon ­Resources. Champs d’or de la ­Beauce possède des propriétés et des droits miniers (des claims, comme on dit dans l’industrie) près de ­Saint-Simon-­les-Mines, un village situé à 15 km au nord de ­Saint-Georges-­de-Beauce.

Depuis toujours, on trouve de l’or dans le lit de certaines rivières en ­Beauce, ce qu’on appelle de l’or placer. Cet or a une source, que ­Champs d’or de la ­Beauce recherche. Patrick ­Levasseur estime savoir où elle se trouve probablement. « ­On croit que la source se situe dans la vallée de la rivière ­Gilbert », ­dit-il. Il s’agit d’un affluent de la rivière ­Chaudière, qui se jette ­elle-même dans le fleuve ­Saint-Laurent. La zone d’exploration de ­Champs d’or de la ­Beauce est formée d’un rectangle de 6 km par 0,5 km.

À ce jour, ­HPQ Silicon ­Resources a investi un peu plus de 1 M$ afin de trouver la source d’or. Et il reste encore beaucoup à faire.

En ­Bourse dans les prochains mois

«Notre objectif serait de faire un grand programme d’exploration et de forage de 3 M$», explique M. ­Levasseur. Pour financer ces travaux à moyen et à long terme, ­Champs d’or de la ­Beauce devrait réaliser un premier appel public à l’épargne (PAPE) dans les prochains mois, c’­est-à-dire cet automne ou à l’hiver 2018. L’entreprise investira aussi à court terme. Cet été, elle allongera 100 000 $ afin de mieux cartographier la région de la vallée de la rivière ­Gilbert.

Même si ­Patrick ­Levasseur demeure prudent, il fonde beaucoup d’espoir sur le futur programme d’exploration et de forage. «On espère que ce sera un dépôt de classe mondiale, avec des millions d’onces d’or», s’­emballe-t-il.

Georges ­Beaudoin, professeur de géologie à l’Université ­Laval, confirme qu’il y a effectivement un potentiel pour trouver une source d’or en ­Beauce. « Plusieurs indices sont connus, et certains endroits n’ont pas été explorés à l’aide de techniques modernes depuis les années 1960», ­rapporte-t-il. L’homme demeure toutefois prudent. En effet, même si on trouve la source, il faut qu’il y ait suffisamment d’or pour que son exploitation soit rentable. «Combien y en ­a-t-il ? ­Quelle quantité peut être exploitée ?» s’­interroge-t-il.

Patrick ­Levasseur demeure optimiste malgré tout. À ses yeux, trois indices militent en faveur de la présence d’une source dans la zone d’exploration de ­Champs d’or de la ­Beauce, à ­Saint-Simon-­les-Mines.

Premièrement, l’or qu’on trouve dans l’eau n’est pas arrondi; il est encore délicat. Selon lui, cela signifie qu’il a peu voyagé.

Deuxièmement, on découvre souvent du quartz ou de la roche fixés sur les pépites d’or. Un signe qu’il y a peu d’érosion.

Troisièmement, ­dit-il, on a trouvé, à ­Saint-Simon-­les-Mines, des pépites figurant parmi les plus grosses au ­Canada. Certaines pesaient plus de 50 onces et étaient environ de la taille d’une pomme de terre.

 

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.