Terres rares: un réseau pour concurrencer la Chine


Édition du 18 Janvier 2014

Terres rares: un réseau pour concurrencer la Chine


Édition du 18 Janvier 2014

Par Suzanne Dansereau

Photo: Bloomberg

Le Canada vise 20 % du marché mondial des terres rares d'ici 2020. Un nouveau réseau de recherche sera mis sur pied d'ici quelques mois pour atteindre cet objectif.

Appelé CREEN - Canadian Rare Earth Elements Network -, le réseau fera de la R-D afin d'améliorer les connaissances de l'industrie canadienne dans les méthodes de récupération des terres rares, leur transformation et leur mise en marché, a expliqué Peter Cashin, président de la société torontoise Quest Rare Minerals et membre du comité de pilotage du réseau.

«Un des nos enjeux les plus importants réside dans la production optimale de concentré de terres rares», a-t-il précisé.

Le nouveau groupe de recherche travaillera avec l'Institut canadien des Mines, le ministère des Ressources naturelles du Canada et d'autres organismes fédéraux ainsi qu'avec les universités intéressées par la recherche sur les terres rares.

Il sera composé de membres de l'industrie - producteurs et utilisateurs -, du gouvernement et du milieu universitaire.

Le réseau cherche à obtenir 25 millions de dollars sur cinq ans dans le cadre du prochain budget fédéral. À ce montant pourront s'ajouter des contributions équivalentes du secteur privé.

Les terres rares sont des métaux stratégiques utilisés dans les industries vertes, la défense, le transport et les produits électroniques (téléviseurs, téléphones portables, etc.).

Faire équipe avec les États-Unis

La Chine détient 90 % du marché mondial, mais elle impose des quotas d'exportation. C'est pour briser ce quasi-monopole que le Canada - de même que les États-Unis qui, eux aussi, ont créé leur réseau de recherche - veut développer son expertise. «Nous envisageons de travailler avec les Américains, car nos travaux sont complémentaires : ils travaillent sur le manufacturier tandis que nous travaillons surtout sur la production.»

Le Canada abrite plusieurs gisements de terres rares de classe mondiale. Au moins deux d'entre eux sont au Québec : le gisement du Lac Strange, au Nunavik, et le gisement Kipawa, au Témiscamingue.

Le Lac Strange compte 500 millions de tonnes de minerai de terres rares. Il est détenu par Quest Rare Minerals. Le projet est rendu à l'étape de la faisabilité. Il prévoit la construction d'une usine de transformation à Bécancour. Une étude de préfaisabilité situe sa valeur actuelle nette à 2,6 milliards de dollars (avant impôts). Quest est assez avancée sur le plan métallurgique : son usine pilote de Toronto a livré un concentré que l'entreprise veut toutefois optimiser.

Quant au site Kipawa, il est détenu à 51 % par Matamec et le reste par une filiale de Toyota. Le gisement abrite 16 millions de tonnes de minerai de terres rares. Une étude de faisabilité récemment publiée a évalué la valeur nette du projet à 260 millions (avant impôts).

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