Après le choc causé par le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, il faut se retrousser les manches, affirme Ginette Tremblay, directrice générale des Éditions l'artichaud. Cette société de Rimouski offre de la formation dans le secteur de l’éducation depuis 5 ans. Témoignage.
Comment avez-vous appris la nouvelle du séisme?
Je reviens du Sénégal. Mon vol est arrivé au cours de la nuit. Je viens tout juste d’apprendre la terrible catastrophe. Je n’ai pas encore eu le temps de réagir et de rejoindre les Éditions Copivit-Action sociale, mon partenaire là-bas. Je ne sais toujours pas comment son équipe se porte ni s’ils sont en sécurité.
Quelles sont vos activités en Haïti?
Nous y oeuvrons depuis cinq ans. Nous assurons le perfectionnement de la formation d’enseignements du niveau élémentaire. Vous vous en doutez, les défis sont immenses. Les enseignants sont peu formés et même si la langue d’enseignement est le français, force est de constater qu’il s’agit pour plusieurs d’une langue seconde, après le créole. Après avoir une formation de base à une des quatre universités – toutes concentrées près de Port-au-Prince – les enseignants en région ont de la difficulté à recevoir de la formation continue. Nous, c’est ce que nous leur offrons.
Et dans le secteur de l’édition?
Évidemment, en tant que maison d’édition, nous concevons et y distribuons des livres pédagogiques et didactiques. L’an dernier, c’est 120 000 livres qui se sont envolés pour Haïti.
Quels seront les impacts sur vos activités?
D’un point de vue strictement humain, c’est extrêmement triste. Le plus désolant, c’est qu’à l’occasion de ma dernière visite, en octobre, je me disais justement que les choses s’amélioraient, qu’une certaine stabilité prenait forme. Et là, ce séisme! Nous allons devoir repartir à la case départ.
Car vous n’avez pas l’intention d’arrêter ou de ralentir vos activités?
Au contraire. Nous sommes une entreprise, mais les Éditions l’artichaud sont surtout animées par une mission sociale. C’est une vocation pour nous. Dans le cas d’Haïti, nous croyons sincèrement que les livres que nous éditons et que les formations que nous donnons permettent d’aider ce pays à se révéler. Mais pour l'instant, je dois avouer que c’est difficile. Il va falloir se retrousser sérieusement les manches.
