Pierre Karl Péladeau a laissé entendre que le conglomérat pourrait être intéressé par cette entreprise. (Photo: Adrian Wyld pour La Presse Canadienne)

S’il donne son feu vert au regroupement proposé entre Rogers et Shaw, Ottawa doit exiger en retour la cession de Freedom Mobile, demande le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui laisse entendre que le conglomérat pourrait être intéressé par cette entreprise.

Autrement, il s’agirait d’un retour à la « case départ » après 15 ans d’efforts déployés par le gouvernement fédéral pour tenter de favoriser l’émergence d’un quatrième joueur à l’échelle nationale dans le secteur de la téléphonie mobile.

M. Péladeau témoignait mercredi devant des députés qui poursuivaient leurs audiences sur la transaction de 26 milliards $ qui verrait Rogers racheter Shaw Communications et Freedom Mobile.

Au Québec, Vidéotron, la principale filiale de Québecor, estime détenir une part de marché d’environ 20 % dans la téléphonie sans fil et constitue le quatrième concurrent qui rivalise avec les principaux joueurs du secteur — Rogers, Bell et Telus.

Devant les parlementaires, M. Péladeau a estimé qu’une prise de contrôle de Freedom Mobile par Rogers éliminerait un concurrent en Ontario et dans l’Ouest canadien et ramènerait le Canada là où il était en 2007.

Interrogé à savoir si le conglomérat québécois pourrait être intéressé par Freedom Mobile, l’homme d’affaires a rappelé qu’en 2008, son entreprise souhaitait bâtir un réseau national. Si Vidéotron était intéressée à l’époque, elle serait certainement une candidate qui pourrait répondre « aux critères nécessaires pour avoir du succès » advenant une vente forcée de Freedom Mobile, a laissé entendre M. Péladeau.

Depuis l’annonce de la transaction entre Rogers et Shaw, certains analystes ont estimé que Québecor pourrait être intéressée à Freedom Mobile advenant une cession forcée de l’entreprise.