Analyse : Cogeco Câble attire les amateurs d'aubaines

Publié le 27/06/2009 à 00:00

Analyse : Cogeco Câble attire les amateurs d'aubaines

Publié le 27/06/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Son cours est inférieur à la valeur marchande de 35 à 40 $ par action qu'on peut attribuer à ses seules activités canadiennes, peu importe ce qui se passe au Portugal, où Cogeco exploite Cabovisão, explique Keith Farrant, gestionnaire chez Claret.

"La seule valeur de ses actifs canadiens en câblodistribution justifie l'achat du titre", écrit Tim Casey, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Il établit son cours cible d'un an à 40 $.

Les difficultés rencontrées au Portugal, où la récession a avivé la concurrence de la part de Portugal Telecom et de Zon Multimedia, ont fait baisser le titre de Cogeco, malgré les bons résultats affichés au Canada, souligne Denis Durand, gestionnaire chez Jarislowsky Fraser.

Or, Cogeco a déjà radié les deux tiers de la valeur de Cabovisão, et les investisseurs n'accordent plus aucune valeur à cette filiale.

"On se retrouve donc avec un titre qui a le potentiel de s'apprécier quand les investisseurs redonneront éventuellement une valeur plus normale à ses seules activités canadiennes, qui se portent très bien", dit M. Farrant.

Cogeco Câble tire 87 % de son bénéfice d'exploitation de ses activités canadiennes.

Un titre moins cher que ceux de ses rivales

L'entreprise québécoise vient d'émettre pour 300 millions de dollars de titres de dette portant un taux d'intérêt similaire (5,95 %) à celui de ses rivales canadiennes, Rogers Communications et Shaw Communications.

"Cela indique que ses actifs ont de la valeur aux yeux des investisseurs dans le marché des obligations de société", dit Alain Chung, gestionnaire chez Claret.

"Au cours actuel, l'évaluation de son titre est inférieure de 10 % à celle de Rogers et de Shaw, alors que la croissance du bénéfice d'exploitation de Cogeco est supérieure", dit Greg MacDonald, analyste à la Financière Banque Nationale.

Au cours des deux premiers trimestres de 2009, Cogeco a accru son bénéfice d'exploitation de 17 % au Canada.

Son titre a le même cours qu'en 2006, alors que son bénéfice par action est le double d'il y a trois ans, dit Vince Valentini, de TD Newcrest.

Les activités portugaises sous surveillance

Si les résultats financiers de Cabovisão se détériorent davantage, et surtout si Cogeco doit y injecter du capital supplémentaire, la pression pour que l'entreprise revende cette filiale augmentera, indique Keith Johansson, gestionnaire au Groupe Investors.

Avec le produit de la vente, Cogeco pourrait verser un dividende extraordinaire aux actionnaires, dit M. Durand. Par contre, elle serait de nouveau confinée au Québec et en Ontario.

M. Johansson serait surpris que la famille Audet, qui contrôle Cogeco, abandonne le marché portugais de sitôt.

"C'était une transaction stratégique", dit-il. Cogeco a déboursé 660 millions de dollars pour Cabovisão, en 2006, afin de se donner une nouvelle source de croissance.

En fixant son cours cible d'un an à 45 $, M. MacDonald fait plutôt le pari que les résultats au Portugal seront moins mauvais que ne le craignent les investisseurs, grâce à l'embellie économique et aux réductions de coûts mises en oeuvre par Cabovisão.

Il prévoit une baisse de 22 % du bénéfice d'exploitation de Cabovisão en 2010, à 52 millions de dollars.

Ted Whitehead, gestionnaire chez Elliott & Page, a d'autres raisons de conserver le titre de Cogeco Câble en portefeuille. "Ses activités canadiennes de câblodistribution croissent toujours, ce qui en fait aussi un titre solide dans le contexte économique actuel", dit-il.

À plus long terme, les experts financiers gardent toujours à l'esprit la possibilité que Rogers acquière Cogeco, si la famille Audet se résigne à vendre l'entreprise.

Rogers détient 20 % des actions de Cogeco Câble, rappelle M. Whitehead.

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