Surcapacité dans l’industrie automobile

Publié le 07/10/2011 à 14:55, mis à jour le 18/10/2013 à 12:44

Surcapacité dans l’industrie automobile

Publié le 07/10/2011 à 14:55, mis à jour le 18/10/2013 à 12:44

Par François Normand

Sergio Marchionne, président du conseil et PDG de Chrysler, et pdg de Fiat. Photo Bloomberg.

L’industrie mondiale de l’automobile affiche une importante surcapacité de production, déplore Sergio Marchionne, président du conseil et pdg de Chrysler, et pdg de Fiat.

«Globalement, la capacité de production est d’environ 96 millions de véhicules par année, ce qui représente de 20 à 25 millions de véhicules de plus que ce que le marché peut absorber de façon réaliste», a-t-il dit ce midi, devant la Chambre de commerce italienne au Canada, à Montréal.

En juillet 2011, la Banque Scotia a publié un rapport soulignant que les ventes de voitures à l'échelle mondiale ont grimpé de 5 % pendant la première moitié de 2011, malgré la crise en Europe et le prix élevé du baril de pétrole. L’institution s’attendait même à une accélération des ventes au second semestre de 2011.

Le célèbre homme d’affaires, né en Italie mais qui a fait ses études postsecondaires au Canada, précise toutefois que l’Amérique du Nord n’a pas ce problème de surcapacité. «Nous avons retiré du système chaque once de capacité superflue!»

Les fleurs à l'Amérique du nord, le pot à l'Europe

Le Canada et les États-Unis représentent d’ailleurs à ses yeux un modèle pour le reste de l’industrie ailleurs dans le monde, principalement en Europe, où les constructeurs n’ont pas réduit suffisamment, selon lui, leur capacité de production pour tenir compte de la demande.

«Le temps commence à manquer aux constructeurs d’automobiles européens. Les dirigeants politiques et de l’industrie doivent trouver le courage et la volonté de s’attaquer au manque de compétitivité du système.»

Selon lui, une rationalisation à l’échelle du monde est inévitablement. Il prévoit d’ailleurs que l’industrie comptera un jour cinq joueurs mondiaux, qui devront de plus collaborer entre eux.

«Leur succès, dit-il, sera basé sur l’optimisation des investissements par le partage d’architectures et de groupes motopropulseurs à l’échelle globale, et la maximisation des effets multiplicateurs par région par une gestion globale coordonnée.»

Sergio Marchionne estime que pour «générer des profits» à long terme un constructeur automobile doit produire au moins six millions de véhicules par année. Il précise toutefois que le volume de production par architecture (ou par modèle) est plus important que le volume absolu, et ce, en raison des économies d’échelle.

En 2011, Fiat et Chrysler devraient vendre 4,2 millions de véhicules. Et d’ici trois ans, le groupe de Sergio Marchionne prévoit porter cette production à 5,9 millions d’automobiles par année.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?